Depuis le belvédère de Vandoncourt, Nicolas Pacquot, maire d’Étouvans, a officialisé sa candidature à la présidence de Pays de Montbéliard Agglomération. Autour de lui, des figures du groupe Indépendants et solidaires, qui a alimenté ces derniers mois les discussions et les réflexions sur ce que doit être l’agglomération à 72 communes.
Depuis le belvédère de Vandoncourt, Nicolas Pacquot, maire d’Étouvans, a officialisé sa candidature à la présidence de Pays de Montbéliard Agglomération. Autour de lui, des figures du groupe Indépendants et solidaires, qui a alimenté ces derniers mois les discussions et les réflexions sur ce que doit être l’agglomération à 72 communes. – mis à jour le 3 juin à 14h15.
Nicolas Pacquot, 41 ans, cadre dans l’industrie automobile et maire d’Étouvans depuis 2014, aime les symboles. Samedi 30 juin, depuis le belvédère de Vandoncourt, il a officialisé sa candidature à la présidence de Pays de Montbéliard Agglomération.
Au pied du belvédère s’étend le pays de Montbéliard. « Un endroit qui résume bien notre agglomération », estime-t-il. On distingue un territoire tournée vers « le travail ». Il évoque le travail rural et les montbéliardes. Il évoque le travail tourné vers la ville, avec les usines de Sochaux, que l’on distingue parfaitement. Le rural et l’industriel. « Les deux mamelles de notre pays », sourit-il. « Nous voyons tout de suite que nous ne sommes pas seuls », poursuit-il. À l’horizon, on distingue Belfort. Des voisins avec qui on doit « envisager l’avenir ».
Le choix du village de Vandoncourt n’est pas neutre non plus. Celui que l’on nomme le village aux 600 maires expérimente la démocratie directe depuis plus de 40 ans et des politiques écologiques. « J’aimerais me mettre modestement dans ses pas », confie Nicolas Pacquot.
Des élus qui dénoncent une absorption
Autour de lui, des figures du groupe Indépendants et solidaires (lire par ailleurs). Le candidat – le seul officiel, même si les candidatures de Marie-Noëlle Biguinet et Charles Demouge ou de Martial Bourquin sont des secrets de polichinelle – affiche sa volonté : revoir la gouvernance de l’agglomération. « Il devient primordiale de construire une nouvelle agglomération à 72 plus forte, insiste-t-il. Une agglomération qui n’oppose pas l’intérêt présumé des villes à celui des villages, les élus des 43 nouvelles communes à ceux des 29 historiques, les élus d’une sensibilité politique à ceux d’une autre sensibilité ou encore les élus toujours en adéquation avec le président à ceux souhaitant instaurer le débat. »
Les maires présents ce samedi midi ont souffert, depuis 2017, de ce manque de débat. D’échanges. « Nous avons été dans une absorption », peste Christian Methot, maire de Meslières, une des communes qui a rejoint PMA en 2017. Philippe Claudel, maire d’Étupes, ne cache pas sa frustration des débats de la dernière mandature. Jean Fried, maire d’Allenjoie, dénonce le principe « d’une chambre d’enregistrement ». « Aujourd’hui, nous avons une dizaine de personnes qui phagocytent les dossiers », déplore pour sa part Marc Tirole, maire de Dampierre-les-Bois.
Martine Voidey, maire de Voujeaucourt, critique les vice-présidences honorifiques. « On est toujours chaperonné. On n’a pas de capacité à impulser quelque chose », regrette celle qui occupait le poste de 5e vice-présidente. Nicolas Pacquot tance les « combines politiques », les « promesses inconsidérées », « le clientélisme » et autres « petits arrangements entre amis ».
Agglocratie
S’il est élu, Nicolas Pacquot s’engage à nommer 15 vice-présidents, dotés d’une délégation consistante, d’une signature et d’un appui des services. 15 conseillers délégués sont aussi envisagés. Il compte également réserver la 1re vice-présidence à Marie-Noëlle Biguinet, maire de Montbéliard, et la 2e à Martial Bourquin, maire d’Audincourt, évoquant l’idée d’un trinôme. Il se voit dans la peau d’un président « chef d’orchestre ». « Nous devons mettre en place une nouvelle agglocratie », insiste Nicolas Pacquot, avant de relever : « Il faut que les élus retrouvent le pouvoir. » Il espère le débat des idées, une critique souvent formulée par le groupe Indépendants et solidaires, qui rappelle les dossiers de friction et l’absence de consultation : le débat sur l’eau ; le nouveau conservatoire ; les contributions au service départemental d’incendie et de secours ; évolitY… « C’est le délai électoral qui a commandé les projets, regrette Jean Fried. Tout était à marche forcée alors que l’on demandait de la réflexion. »
Nicolas Pacquot n’a pas fait de programme. Il veut, dans les premiers mois de son mandat, mettre en place un projet de territoire, PMA 2040, « pour donner de la vision et savoir où l’on va ». Un projet qui doit associer élus, conseil de développement, société civile, voisins, Région, Département… S’il veut construire un projet pour le pays de Montbéliard, c’est inscrit dans le pôle métropolitain, avec le Grand Belfort, la communauté de communes Sud Territoire, le pays sous-vosgien et le pays d’Héricourt. Il propose que ce soit un élu, autre que le président de PMA ou du Grand Belfort, qui prenne la présidence du pôle métropolitain. « Un élu qui croit à la symbiose de nos territoires et au potentiel d’une aire urbaine soudée », insiste-t-il. « Aujourd’hui, moi j’y crois », interpelle Nicolas Pacquot. Un « intérêt commun » entre tous ces territoires que Samuel Gomes, maire de Badevel, illustre parfaitement. « Il y a une déchèterie à 500 mètres de mon village, à Fêche-l’Église. Mais c’est dans le Territoire de Belfort. Mes administrés sont obligés d’aller à Grand-Charmont. » Philippe Claudel de conclure : « Il n’y a que les politiques qui vivent dans leur château. »
Soutien des Indépendants et solidaires
Jean Fried, maire d’Allenjoie, Philippe Claudel, maire d’Étupes, Marc Tirole, maire de Dampierre-les-Bois, Christian Methot, maire de Meslières, Martine Voidey, maire de Voujeaucourt, Samuel Gomes, maire de Badevel, Agnès Martin, maire d’Allondans ou encore Philippe Boiteux, maire de Thulay, entouraient Nicolas Pacquot, samedi midi. Le groupe Indépendants et solidaires a formalisé cet appui ce mercredi après-midi (communiqué ci-dessous). Jean Fried continue de défendre l’idée que le groupe n’était pas « une écurie ». Qu’il n’y avait pas de consignes de vote. Aujourd’hui, il y avait l’opportunité de proposer un candidat qui exprime leurs idées de gouvernance. Le groupe saisit la balle au bond.