Le 30 juin prochain, Aurélie Carteron fêtera ses 38 ans à La Rochelle. Mais pas question de faire la fête : elle sera en plein entraînement pour le défilé militaire du 14 juillet. Sélectionnée parmi quarante douaniers venus de toute la France, cette contrôleuse principale de la brigade de Montbéliard vit cette participation comme un accomplissement. Et un clin d’œil à sa première carrière. C’est en 2006 que cette Auvergnate arrive en Franche-Comté, avec l’armée, au 1er régiment d’artillerie de Bourogne. Elle y reste neuf ans. « À un moment, j’ai eu envie de me reconvertir. La douane, c’est un juste milieu entre l’armée et le civil. On garde l’esprit de corps, un travail au service de la sécurité. »
En janvier 2015, elle rejoint les douanes, à Montbéliard. Depuis, elle sillonne les routes et les parkings, aux côtés de ses collègues, à la recherche de marchandises illégales. « Ça peut être des stupéfiants, des armes, de l’argent, des contrefaçons, des animaux… Une fois, je suis tombée sur des crocodiles empaillés. »
Depuis une dizaine d’années, la douane participe au défilé militaire du 14 juillet. Aurélie Carteron y a déjà participé, en véhicule, en 2014, alors qu’elle était encore militaire. Une fois douanière, elle y a repensé longtemps. « Ce n’était jamais le bon moment, avec mes activités sportives. Cette année, j’ai tenté ma chance. » Et le passé militaire a sûrement pesé en sa faveur. « J’avais déjà défilé avec l’armée, je sais marcher au pas. Même si ça ne s’oublie pas, il faut retrouver la rigueur, la synchronisation, la tenue. »
Montbéliard bien représenté
La brigade de Montbéliard est particulièrement bien représentée cette année. « On est trois à avoir postulé, et les trois avons été pris. Je pense qu’on est la brigade la plus représentée. Et en plus, on est trois amis. »
Le programme est chargé. Dès le 23 juin, les participants s’entraîneront à La Rochelle pendant deux semaines. Objectif : marcher au pas, en rythme, bras levés, regard droit, comme un seul Homme. Puis cap sur Paris, pour les répétitions finales, en présence de l’armée et du général qui commandera la parade. Lors de la semaine de sélection, Aurélie Carteron a pu noter la rigueur et le défi que cela représente. « Sur quatre jours, on a déjà marché 75 kilomètres. Ce n’est pas de la marche tranquille : il faut suivre un rythme soutenu, même quand on est la plus petite du groupe. C’est exigeant, ça donne des ampoules. Ca laissera des traces », sourit-elle.
Aurélie Carteron le reconnaît : cette préparation est aussi mentale. « Une semaine de sélection, trois semaines d’entraînement… Une fois qu’on l’a fait, on réfléchit avant de recommencer. Mais le 14 juillet, ça vaudra le coup. »
Montrer la douane sous un autre jour
Si elle défile, c’est aussi pour donner de la visibilité à son métier, souvent mal connu. « On dépend du ministère de l’Économie et des Finances, pas de la Défense. Mais on est armés, on porte l’uniforme, on peut être appelés en cas de périple meurtrier et à être les premières forces armées sur un acte terroriste. Ce défilé, c’est aussi une reconnaissance pour tout cela. »
Travailler dehors, à des horaires irréguliers, dans des conditions parfois rudes, ne lui fait pas peur. « L’hiver, ce n’est pas toujours agréable. L’été non plus. C’est un métier différent du quotidien. Mais j’aime être dehors, rencontrer des gens. Il faut des métiers pour tout le monde. Moi, je ne voulais pas finir enfermée dans un bureau. »
Le 14 juillet, sur les Champs-Élysées, elle représentera la douane, ses collègues, et un métier où l’on ne sait jamais ce qu’on va découvrir derrière une portière.