« Des ménages abandonnés, des entreprises et des emplois menacés. » Jean-Louis Albizati, président de la fédération du bâtiment du Territoire de Belfort, ne ménage pas ses mots contre la décision du gouvernement de suspendre le disposition MaPrimeRenov’, un dispositif d’aides à la rénovation énergétique. Le principal.
Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, justifie cette suspension de MaPrimeRenov’ par un encombrement des dossiers et un excès de fraudes sur les rénovations globales. Cette décision est « irresponsable », selon le président, par ailleurs directeur général de l’entreprise de BTP Albizzati (nos articles). « Elle aura des conséquences très lourdes sur le secteur : des chantiers de rénovation vont se retrouver à l’arrêt, les carnets de commandes vont se vider en quelques semaines, des artisans vont se retrouver en grande difficulté, des emplois vont être supprimés », interpelle-t-il dans un communiqué de presse de la fédération du BTP 90.
100 000 emplois menacés en France avec l’arrêt de MaPrimeRenov’
Il poursuit : « Ce n’est pas une aide qui disparaît temporairement, c’est un pilier de l’activité qui se retrouve fragilisé du fait d’une imprévisibilité budgétaire et l’absence de vision stable. » Le chef d’entreprise dénonce la politique constante de stop & go, le manque de visibilité. « Encore une fois, l’instabilité frappe », tance-t-il. « Un tel gel va en effet casser la dynamique de décarbonation engagée, désorganiser les entreprises du bâtiment et décourager les ménages », dénonce-t-il encore.
Dans ce communiqué, la fédération du BTP 90 cite également Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) : « On ne peut pas appeler à accélérer la rénovation énergétique et, dans le même temps, saboter un des seuls outils qui fonctionne ! » Il estime qu’il faut pérenniser le dispositif MaPrimeRenov, « restaurer la confiance » et « redonner du pouvoir d’achat aux plus modestes ». Selon lui, 100 000 emplois dans le secteur sont menacés.