Loéva Claverie
La connexion internet par satellite va s’étendre au Territoire de Belfort. Lancée par Orange et sa filiale Nordnet depuis 2021, cette technologie est disponible à très haut débit dans l’ensemble de l’Hexagone depuis un an et demi. La solution a été présentée ce mardi 4 juin à l’Orange Lab de Belfort aux conseillers locaux de l’entreprise de télécoms. Le dispositif sera à présent proposé en boutique aux clients. À ses débuts, le dispositif se voulait être « une solution alternative de très haut débit », destinée « à aider ceux n’ayant pas accès à la fibre ou pour qui les travaux nécessaires pour la faire passer étaient trop compliqués ou trop coûteux », précise Virginie Bez, directrice des relations avec les collectivités locales Nord Franche-Comté d’Orange.
Dans le Territoire de Belfort, la couverture fibre est aujourd’hui de plus de 94%. Le déploiement n’étant pas encore terminé, Virginie Bez considère qu’« à terme, on arrivera à du 98-99% de taux de déploiement sur le Territoire de Belfort ». Selon elle, les installations satellitaires se sont plutôt faites jusqu’ici « au cas par cas ». Par exemple, dans des endroits où il est plutôt difficile de tirer des câbles : « des refuges, des fermes isolées comme à Boron ou des endroits du ballon d’Alsace ».
Aujourd’hui, Orange souhaite « vulgariser la proposition de l’offre satellite », annonce Virginie Bez. Les clients se verront proposer la connexion satellitaire en « solution d’attente » avant le déploiement de la fibre. Ou comme une « solution de remplacement » dans les endroits où Orange sait qu’ils ne tireront jamais leurs câbles.
Une technologie complémentaire à la fibre
La connexion satellite reste cependant accessible pour toute personne qui souhaite en faire la demande. Seule condition à remplir : souscrire à une offre chez Orange ou en être déjà client. L’installation ensuite se veut assez simple avec le reçu, chez soi, d’un mono-colis contenant toutes les pièces nécessaires. « Le dispositif est facilement installable dans la plupart des situations, assure Rémi Pagies, technicien expert sur le satellite d’Orange venu faire la présentation ce mardi. La moitié de nos clients font le choix de l’installer eux-mêmes pour conserver la possibilité d’avoir le financement de l’Etat pour couvrir les frais d’achat de la parabole. »
Pour l’usager qui dispose déjà d’une parabole, elle sera à remplacer par la nouvelle reçue dans le colis, d’une assiette de 74 centimètres, « pour permettre une réception jusqu’à 200 mégas », précise Rémi Pagies. Il ajoute que « la bride et la tête TV complémentaire sont sur demande et gratuites ». Attention tout de même à s’assurer que son toit peut supporter cette installation, le dispositif complet pesant une dizaine de kilos.
Le technicien expert de Nordnet, société du groupe Orange, qui a travaillé sur le dispositif, certifie que les personnes en appartement sont également éligibles à la connexion satellitaire.
Une promesse de protection des données
Pour ce qui est de la différence avec la fibre, « on peut difficilement comparer les deux technologies », estiment Rémi Pagies et Virginie Bez. « Il y a un temps de latence quand on fait une requête Internet, reconnaît tout de même le technicien expert. Il faut attendre quelques secondes, puis tout arrive d’un coup et c’est fluide à partir de là. Mais quelqu’un ayant la fibre dirait que ça rame. » « Mais c’est quand même une solution très haut débit qui est proposée, plus performante que la 4G ou 5G home », rassure la salariée d’Orange.
Un seul satellite suffit aujourd’hui pour assurer toutes les connexions en France, en Europe et sur une partie de l’Afrique, se targuent Orange et Nordnet.
Les deux entreprises affirment que leur technologie garantit une protection des données de leurs clients, grâce au fait que le satellite Eutelsat KVHTC est un « produit 100% français », de sa fabrication par Thalès Alenia Space à Cannes à sa mise en orbite depuis la Guyane par Ariane 5. « Tout ce qui transite par le satellite reste en France », affirme Virginie Bez.
Aujourd’hui proposée à destination du grand public seulement, cette technologie pourrait à l’avenir être aussi utilisable pour des déplacements nomades. L’entreprise est en train d’expérimenter pour l’adapter et la rendre ensuite disponible à l’achat.