Quatre industriels se regroupent pour fabriquer des respirateurs a annoncé Emmanuel Macron, le président de la République, en visite ce mardi dans le Maine-et-Loire. 11 000 sont envisagés pour mi-mai. Ce consortium regroupe Air Liquide, PSA, Valéo et Schneider Electric.
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Quatre industriels se regroupent pour fabriquer des respirateurs a annoncé Emmanuel Macron, le président de la République, en visite ce mardi dans le Maine-et-Loire. 10 000 sont envisagés pour mi-mai. Ce consortium regroupe Air Liquide, PSA, Valéo et Schneider Electric.
Un consortium de quatre grands groupes industriels français s’est créé avec l’objectif de fabriquer “d’ici mi-mai 10 000 respirateurs” pour équiper les hôpitaux débordés par les cas graves de malades contaminés par le coronavirus, a annoncé mardi Emmanuel Macron.
Mené par Air Liquide, ce consortium rassemble aussi le spécialiste des équipements électriques Schneider Electric, l’équipementier automobile Valeo et le constructeur PSA (Peugeot, Citroën), a précisé le président de la République en déplacement dans une usine de production de masques dans le Maine-et-Loire. Cette initiative autour d’un “sujet critique” pour la gestion sanitaire de l’épidémie, selon Emmanuel Macron, va s’ajouter à l’augmentation des commandes déjà passées par l’État.
Le consortium produira des respirateurs lourds destinés à équiper les lits supplémentaires annoncés par le ministre de la Santé Olivier Véran la semaine dernière. La France veut atteindre une capacité d’environ 14 000 lits en réanimation sur le territoire national pour faire face à l’afflux de malades, contre 5 000 lits avant la crise. Il s’agira de 8 500 modèles Osiris et de 1 500 modèles T60, plus complexes, tous deux déjà fabriqués par Air Liquide. Ils seront assemblés dans l’usine Air Liquide Medical Systems à Antony (Hauts-de-Seine), avec un pré-assemblage de “blocs mécaniques” sur un atelier que PSA est en train d’installer dans son usine de Poissy (Yvelines).
Depuis le début de la crise, Air Liquide a déjà agrandi sa ligne d’assemblage pour augmenter sa production de ventilateurs de réanimation et de ventilateurs non invasifs de santé à domicile. “Ce défi industriel fera également appel à la contribution exceptionnelle de 100 entreprises partenaires pour assurer la fourniture des 300 composants essentiels à la fabrication de ces équipements médicaux”, a précisé Air Liquide dans un communiqué.
“Les cadences de production de certains respirateurs vont être multipliées jusqu’à 70 grâce à la mise en place de trois lignes supplémentaires, organisées en trois équipes travaillant 6 jours par semaine”, a encore indiqué le groupe, soulignant que ce programme nécessiterait “la mobilisation de 240 opérateurs supplémentaires, dont 185 à Antony et 55 opérateurs de PSA à Poissy”.
PSA fournit 50 opérateurs volontaires
Air Liquide souligne s’être “engagé à fournir ces respirateurs à prix coûtant et sans répercuter les coûts exceptionnels induits par la mise en place de ce programme industriel inédit”.
“Nous avons été visiter la semaine dernière la ligne de fabrication d’Air Liquide à Antony et nous avons vu concrètement comment nous pouvions les aider”, a expliqué le directeur industriel de PSA, Yann Vincent, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes.
“Nous avons décidé d’installer (dans l’usine de Poissy) un petit atelier pour produire le bloc mécanique des respirateurs qui est une partie particulièrement critique et dont la production freine la capacité d’Air Liquide à produire les quantités attendues”, a-t-il indiqué. PSA fournira en outre une cinquantaine d’opérateurs volontaires à l’usine d’Air Liquide pour permettre la montée en cadence. Cette aide sera fournie à prix coûtants, a précisé le groupe.
Les syndicats du constructeur ont unanimement salué cette contribution pour venir en aide aux hôpitaux, même s’ils sont hostiles au projet de reprise de la production dans les usines de PSA pour la fabrication de voitures qu’ils considèrent comme une activité non essentielle.
Valeo a précisé de son côté qu’il allait constituer une équipe d’acheteurs pour gérer l’approvisionnement des pièces nécessaires, assurer un support technique avec ses équipes R&D, et mettre à disposition des ingénieurs spécialisés dans la production industrielle.
Schneider Electric fournira “du matériel permettant la reconfiguration des lignes de production”, apportera son soutien pour sécuriser les approvisionnements électroniques et va mobiliser, comme PSA, des collaborateurs volontaires pour occuper des postes d’opérateurs sur le site d’Antony.