Compte tenu de la situation sanitaire, l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a décidé de publier chaque semaine le nombre de tous les décès en France, « afin de contribuer en toute transparence à la mise à disposition de données pendant l’épidémie de Covid-19 », indique l’établissement. On observe déjà une hausse dans les premiers départements touchés, comme le Haut-Rhin.
Compte tenu de la situation sanitaire, l’institut national de la statistique et des études économiques (Insee) décide de publier chaque semaine le nombre de tous les décès en France, « afin de contribuer en toute transparence à la mise à disposition de données pendant l’épidémie de Covid-19 », indique l’établissement. On observe déjà une hausse dans les premiers départements touchés, comme le Haut-Rhin.
L’Insee gère le Répertoire national d’identification des personnes physiques (RNIPP). « Cette gestion est assurée à l’aide des informations transmises par les communes lorsqu’un acte d’état civil est dressé sur le territoire français », indique le communiqué. Si l’Insee souhaite contribuer à la compréhension de cette crise sanitaire, en publiant des données liées aux décès, il précise que les données transmises « sont très récentes et donc encore incomplètes ». Ces données seront actualisées toutes les semaines garantit l’institut. Ce dernier appelle aussi à la plus grande vigilance sur les comparaisons, car il faut souvent y associer des éléments de contexte.
« Malgré ces limites, l’Insee a fait le choix de mettre ces données à disposition de tous, car elles peuvent permettre de repérer précocement des inflexions », justifie le communiqué de presse. Cela permettra de compléter les données de Santé publique France, qui ne comptabilise que les décès survenus en établissements hospitaliers. Au regard de ce qui se passe dans les Ehpad, ces données doivent permettre de mieux appréhender la pandémie.
Les données mises à disposition concerne tous les décès, sans précision de la cause. Ces décès sont comptabilisés dans les départements où ils sont enregistrés, pas forcément dans le département de résidence du défunt. Cet élément est à prendre en compte, notamment dans le nord Franche-Comté où l’hôpital Nord-Franche-Comté est installé à Trévenans, dans le Territoire de Belfort, mais les patients viennent de ce département, mais aussi du Doubs et de Haute-Saône. Voire du Haut-Rhin.
+ 23 % dans le Haut-Rhin
« Au niveau national, le nombre de décès totaux enregistrés à la date du 26 mars 2020 et survenus entre le 1er et le 16 mars, est ainsi toujours inferieur aux décès survenus entre le 1er et le 16 mars, en 2018 ou 2019 (26 900 décès en 2020 contre respectivement 28 600 et 32 900 en 2019 et 2018 sur les périodes équivalentes) », observe l’Insee. Dans certains départements, on observe toutefois plus de décès. Ce sont les départements touchés en premier par la pandémie du coronavirus Covid-19. « Entre le 1er mars et le 16 mars 2020, le nombre de décès enregistrés dans le Haut-Rhin est de 38 % supérieur à ceux enregistrés sur la même période en 2019 ; l’augmentation est notamment de 31 % en Corse du Sud, 16 % dans les Vosges et 14 % dans l’Oise », note l’Insee. Ce chiffre n’est pas une estimation de « la surmortalité́ liée au Covid-19 », modèle l’institut. Pour disposer de cette donnée, il faut « des modélisations économétriques mises en œuvre par Santé Publique France. »
En ne s’intéressant qu’aux avis de décès transmis par voie dématérialisée (93 % des décès totaux), qui permettent d’analyser une plus grande période (jusqu’au 20 mai), on peut observer un renforcement des tendances précédentes. « Les décès dont les données ont été́ transmises par voie dématérialisée survenus entre le lundi 16 et le vendredi 20 mars sont supérieurs de 73 % dans ce département à ceux enregistrés la semaine précédente, du lundi 9 au vendredi 13 mars. La hausse est de 16 % dans l’Oise et de 16 % dans les Vosges », relève finalement l’Insee.