Vêtue de noir que rehausse un petit foulard coloré, Christine Maffli s’avance sur scène avec confiance. Devant elle, un coq. Son coq. Le « coquet ». Celui qui a fièrement décoré le palais de l’Élysée. Mais tout est parti d’un stand de 4 m². Elle lançait sa marque, il y a plus de huit ans. Après 40 ans, elle se décide de lier sa passion, l’art, à celle de son mari, l’industrie. Elle se met alors à créer des œuvres en aluminium et en acier, en s’associant avec de multiples entreprises locales. Elle est particulièrement connue pour ses éléphants en aluminium.
Sur scène, elle le raconte. Les temps ont été très durs. L’activité a du mal à tenir. Faut-il arrêter pour autant ? La question se pose. En 2021, elle décide de participer au salon parisien Made in France. Deux mois avant l’événement, elle appelle l’organisation. Sa candidature a été perdue. Il ne reste qu’un emplacement de 4 m², dans un coin excentré du salon, lorsqu’elle renouvelle sa demande. Que faire ? Impossible sur cette surface d’exposer toute la collection. Alors, il faut créer une œuvre qui soit à la bonne taille, adaptée à celle du stand. C’est ainsi qu’elle crée, à l’effigie du salon, un coq en aluminium.
Deux créations à l’Élysée
« Des gens qui se sont perdus ont quand même réussi à trouver mon stand », plaisante Christine Maffli, sur scène. « L’un d’eux a eu une réaction extraordinaire en me disant que mon coq était plus qu’un objet, qu’il véhiculait une émotion.» Avec sa fille, elle formule une remarque : ce serait drôle qu’il se retrouve à l’Élysée. En huit lignes, elle écrit un mail au président, pour lui proposer de lui offrir ce coq. Sans espoir d’une quelconque réponse. Deux mois plus tard, une lettre du cabinet du Président l’informe : elle est invitée à se rendre le 7 mars pour déposer sa création. Elle en crée deux : un grand coq, destiné à entrer dans le musée de l’Elysée, qui sera exposé aux Journées du Patrimoine. Et un second, plus petit, qui trônera dans le bureau d’Emmanuel Macron. Plus tard, elle recevra une lettre de remerciements signée de la main du Président.
Aujourd’hui, elle s’impose comme une artiste à part entière. Créant pour des galeries, ou encore répondant à des grosses commandes ; après son fameux coq en aluminium, la présidence de la République l’a sollicitée pour une Marianne en inox. Cette Marianne, sur fond de drapeau tricolore débouchant sur une colombe, a été exposée lors des journées du patrimoine les 16 et 17 septembre 2023. A l’origine, elle avait été commandée par la commune de Vieux-Charmont ; c’est ainsi que la création a été repérée. Depuis, une autre Marianne a pris le chemin de l’hôtel de ville de Sochaux.