Dès le mois de janvier 2025, la plateforme Parcoursup proposera un nouveau diplôme bac + 3 dispensé à Belfort : le bachelor « Commerce, techniques et innovation ». Cette formation est proposée par l’école supérieure des technologies et des affaires (Esta), l’union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et l’institution Sainte-Marie.
Ce diplôme part d’un constat : la difficulté des entreprises à recruter des technico-commerciaux, indique Frédéric Duda, directeur général du pôle formation de l’union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Franche-Comté́. L’école supérieure des technologies et des affaires (Esta) forme bien des étudiants à cette double compétence commerciale et technique. Mais elle forme des cadres supérieurs. « Les entreprises nous ont fait savoir qu’elles avaient besoin de cadres intermédiaires », remarque Laure Viellard, directrice de l’établissement d’enseignement supérieur. Le bachelor n’aura pas le volet management qu’a le diplôme bac +5, ni la dimension internationale. « Cette formation est faite pour vivre ici, avec un ADN industriel », indique Laure Viellard.
Par ailleurs, une étude du campus nord Franche- Comté sur les offres de formation a dévoilé des déficits dans les métiers du commerce, dans les propositions d’études en alternance et pour des niveaux bac + 3 relèvent les promoteurs de ce bachelor. « Ce qu’on imagine correspond aux manques », observe Laure Viellard.
Alternance
Avec cette nouvelle offre, l’Esta diversifie aussi ses formations, tout en gardant son ADN de la double compétence. De son côté, l’institut Sainte-Marie voulait faire évoluer sa formation post-bac. Il propose bien un BTS métiers de la mesure (sciences physiques et chimiques), mais les recrutements sont de plus en plus difficiles, convient Corinne Guerrin, la cheffe d’établissement. Ce bachelor permet de poursuivre dans la voie du supérieur, tout en renouvelant ses propositions.
La formation recrutera des élèves en terminale, issus de filières générales, technologiques ou professionnelles, ou des étudiants en réorientation, détaille Régis Guerrin, responsable du bachelor. La première année concentrera les savoirs de base, notamment en sciences et techniques ; une période de stage de huit semaines est également au programme. « L’innovation est au cœur de la formation », insiste Laure Viellard. La partie commerce, vente et marketing sera présente dans chacune des trois années. Des cours autour du numérique et des questions environnementales sont aussi prévus, soulignant l’intérêt, de plus en plus important, pris par ces questions de RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
Les 2e et 3e année se feront en apprentissage, permettant ainsi de réduire les coûts de scolarité. « Le jour où l’étudiant sera diplômé d’un bac + 3, il aura déjà deux ans d’expérience », replace également Régis Guerrin. « Ça compte, quand vous êtes jeune », assure-t-il. Le nom du bachelor a été choisi par un groupe de lycéens de Sainte-Marie associes à des étudiants de l’Esta ; ils ont plutôt retenu « innovation » que « industrie », vocable qui souffre encore d’une mauvaise image.
Des entreprises ont été sollicitées et des conventions de partenariat sont en cours de signature, comme avec Mabéo, à Étupes. « Quand on va dans les salons, on peut déjà dire aux étudiants qu’il y a tel et tel partenariat signé avec telle ou telle entreprise », remarque Régis Guerrin. C’est très rassurant pour le futur étudiant, sur la facilité de trouver, par la suite, une alternance. « C’est du clé en main », résume la directrice de l’Esta, Laure Viellard. Rentrée de la première promotion en septembre 2025.