Clara Janssen
« On ne veut pas être les oubliés » s’insurge Francis Voelin, président de la délégation régionale Bourgogne-Franche-Comté de la confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). À travers cette mobilisation, les artisans souhaitent montrer leur mécontentement sur trois points principaux. D’abord, sur la complexité administrative à laquelle ils font face. « Ce qui nous dérange, c’est la charge administrative », dénonce Francis Voelin. Ensuite, ce sont les nouvelles conditions du dispositif « Ma prime Rénov ». « On oblige à faire un bouquet de travaux », regrette-t-il. Pour être éligible à cette aide, dorénavant, les propriétaires de logement doivent engager simultanément plusieurs types de travaux de rénovation énergétique : isolation (fenêtre, toiture, murs) ; changement du mode de chauffage ; production d’eau chaude sanitaire… Il est donc demandé de faire différents travaux qui résultent de différents métiers. Et l’accès à la prime en devient plus difficile. Ce qui fait craindre une chute des travaux.
Dernier élément de mécontentement, le gasoil non routier. Les artisans demandent à bénéficier du même tarif que les agriculteurs. “Nous ne pouvons pas accepter la suppression progressive du gazole non routier (GNR), alors qu’il n’existe aucune solution alternative pour les engins de chantier, et alors que les entreprises de travaux agricoles, qui nous concurrencent sur nos marchés, ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que les entreprises du BTP, et viennent de se voir exonérer de la suppression du GNR”, replace le président, cité dans un communiqué du syndicat.
« On ne veut plus de cette vie là »
Ils partiront de la Roselière, à Montbéliard, vers 13 h, et se dirigeront vers la préfecture de Belfort, en passant par l’A36. « On pense bloquer une seule voie », explique le président de la Capeb. Cette opération devrait se terminer aux alentours de 16 h. Une fois arrivés à la préfecture, les artisans seront accueillis par Ian Boucard, député Les Républicains de la 1re circonscription du Territoire de Belfort.
« Les artisans sont fatigués, ils en ont marre, cela ne peut plus fonctionner comme ça », souffle Francis Voelin. Il attend que des mesures concrètes soient mises en place. « On ne veut plus de cette vie-là », renchérit-il, rappelant que toutes ces contraintes menacent “la pérennité” des petites entreprises.
L’organisation professionnelle a été reçue par le ministère de l’Économie, à Bercy, il y a une semaine. Des promesses ont été formulées verbalement. « Nous, on les veut par écrit », défend Francis Voelin, pour justifier la mobilisation. Le syndicat patronal mènera également une opération à Lure, en Haute-Saône, ce vendredi matin. Ces opérations interviennent comme des avertissements. Mais aussi pour tester la capacité de mobilisation. Et si elles sont concluantes, elles seront reproduites dans d’autres territoires en France.