Clara Janssen
« J’en ai écrit plus de 150 », déclare Philippe Dessouliers, professionnel de la dictée, lauréat des Dicos d’Or au début des années 2000 et auteur de différents ouvrages sur la dictée. Les dictées, ce sont ses premières amours. Malgré qu’elles soient de moins en moins pratiquées, elles restent un art noble. « Je suis contre le fait de dire que la dictée c’est la science des ânes », insiste Philippe Dessouliers.
Pour se renouveler à chaque édition, il utilise comme accroche l’actualité. Le dernier championnat avait pour thème le sexisme. Avoir « un sujet qui parle aux gens », c’est ce qui compte pour le créateur de dictées.
« Je n’aime pas quand les organisateurs prennent le passage d’une œuvre », avoue-t-il. Le sens des mots et des expressions diffèrent parfois selon les époques et les dictionnaires. Ses dictées sont vérifiées par deux personnes après les avoir rédigées. « J’ai des cobayes », s’esclaffe-t-il. Une quinzaine d’heures, c’est le temps qu’il a mis pour rédiger la dictée de cette 16e édition. Indice : l’inspiration lui vient d’une musique de film ancien issue de la comédie musicale.
“C’est en se trompant qu’on apprend”
Un cahier des charges doit être respecté, le texte ne doit pas faire plus de 400 mots et doit être divisé en trois paragraphes car les participants ont différents niveaux. Les juniors, les seniors amateurs et les seniors confirmés représentent ces trois catégories.
Les ordres typographiques, orthographiques et les jeux de mots animent les dictées. Il faut réfléchir et penser à beaucoup de choses pendant la participation à des dictées mais ce sont « les pièges de sens [qui] font le plus de mal », avoue Philippe Dessouliers.
Pour éviter les pièges, Philippe Dessouliers conseille de lire de façon régulière, de consulter le dictionnaire dès qu’un doute apparaît sur l’écriture d’un mot. Et de pratiquer les dictées. « C’est en se trompant qu’on apprend », explique t-il. En réalisant régulièrement des dictées, Philippe Dessouliers affirme qu’il sera facile de connaître les différentes règles grammaticales. « Il n’y en a pas tant que cela », selon lui…