(Article mis à jour le 2 janvier 2024 à 15h)
Le 1er janvier signe une nouvelle ère des déchets de cuisines, déchets verts, déchets du potager (appelés biodéchets, car ils sont constitués de matière organique biodégradable). Les collectivités, comme l’exige la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire, ont l’obligation de mettre en place une solution de tri des biodéchets pour chaque foyer d’ici le 31 décembre 2023. Cela peut être une incitation au compostage ou bien la mise en place de bornes. Car aujourd’hui, cette part des déchets constitue encore un tiers des ordures ménagères incinérées.
Grand Belfort
Le Grand Belfort démarrera sa campagne de distribution fin janvier, avec la distribution de bio-seaux et de 50 sacs en papier kraft pour les 51 communes du Grand Belfort. La campagne aura lieu du 22 janvier au 24 février (horaires à retrouver ici). 170 nouvelles bornes à biodéchets seront installées dans les communes, notamment pour les personnes vivant en appartement. Elles seront collectées au moins une fois par semaine. À Belfort même, la distribution ne sera pas encore organisée car l’installation des bornes à biodéchets nécessite des travaux.
Pour les foyers disposant d’un extérieur, il sera possible d’acquérir un composteur gratuitement, à commander directement sur le site du Grand Belfort. Le potentiel de collecte affiché est de 5 000 tonnes de déchets selon le Grand Belfort, qui pourront être revalorisés en engrais ou biogaz.
Pays de Montbéliard
Pour Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), cela fait quatre ans qu’une collecte des biodéchets est organisée. Une à deux fois par semaine, les biodéchets sont collectés par Agrivalor, société localisée à Ribeauvillé spécialisée dans la transformation de déchets en énergie et en chaleur par un système de méthanisation.
Cela fait depuis 2019 que PMA a mis en place des bornes à biodéchets sur les 72 communes, au niveau des points de recyclage. En 2020, la collecte a été étendue aux 36 communes de moins de 1 000 habitants, puis aux 21 communes de 1 000 à 6 000 habitants. Montbéliard, Audincourt, Valentigney ont rejoint la danse au début de l’année 2023. Dans l’Agglomération, ce sont aujourd’huI 231 biobornes qui sont installées. Des composteurs individuels ou collectifs à prix réduit sont en vente. 484 d’entre eux ont été vendus en 2022. Plus du double en 2023. Ce sont aussi 12 sites collectifs qui bénéficient d’un composteur, car ils bénéficient d’un coin de verdure au pied de leur immeuble ou dans leur quartier.
Sud Territoire
Après une première phase d’expérimentation démarrée le 1er juillet dernier à Thiancourt, Faverois et une partie de Delle, les abribacs sont actuellement en cours d’installation dans toutes les communes du Sud Territoire. Ceux-ci sont dans la plupart des cas situés à proximité des conteneurs à verre. Suite à une étude, le choix s’est porté sur l’installation de points d’apport volontaire (PAV) dans les zones pavillonnaires, et d’abris-bac pour 250 habitants dans les zones d’habitat dense.La campagne de distribution de bioseaux et sacs krafts s’est par ailleurs déroulée entre mi-novembre et mi-décembre.
En complément des abribacs, la CCST continue à proposer à la vente des composteurs en bois (400 L), qu’il est possible de se procurer à la déchetterie de Fêche l’Eglise aux horaires d’ouverture du lundi au vendredi au prix de 35 € pièce.
Le tri des biodéchets ineffectif pour une majorité de Français et sans sanctions
[AFP]
A partir de lundi 1er janvier, les déchets alimentaires ne doivent plus être jetés à la poubelle, mais cette obligation européenne restera encore de longs mois très théorique pour une majorité de Français faute d’une solution locale pour collecter séparément leurs biodéchets. “Moins d’un Français sur trois aura effectivement accès à une solution de tri à la source dans sa collectivité”, regrette l’ONG Zero Waste Europe. De fait, le ministère de la Transition écologique n’a pas caché que seuls 27 millions de Français, soit 40% de la population, auraient une solution en 2024: une collecte porte-à-porte, un point d’apport volontaire proche de chez soi, ou la mise à disposition d’un bac de compostage sur la base du volontariat. “Cette obligation est connue depuis 2015!”, rappelle Zero Waste Europe, dénonçant “un retard inacceptable” qui selon elle “traduit un manque de volonté politique des collectivités locales comme de l’Etat”.
Le gouvernement s’est surtout employé à ne pas prendre à rebrousse-poil une opinion publique perçue comme réticente, insistant pour dire qu’il n’y aurait pas d’amende en cas de non-tri, ni d’obligation d’avoir un seau à épluchures trônant au milieu de son salon. Tardives et non contraignantes, les modalités d’application de la loi n’ont été publiées que début décembre. Un simple avis, dépourvu de la portée d’un décret, qui “ne prévoit ni sanctions ni objectifs de résultat”, décrypte l’association d’élus Intercommunalités de France. Le texte n’oblige même pas les collectivités à lancer une étude de préfiguration avant le 31 décembre, mais uniquement à prouver qu’elles ont décidé de le faire.