« Jusqu’au 5 janvier 2024 (hors week-ends), les trains de la ligne Belfort-Delle ne seront plus accessibles aux utilisateurs de fauteuils roulants », indique une affichette en gare de Belfort. Elle donne également un numéro de téléphone, renvoyant vers le dispositif de transport Mobigo. L’association des usagers des transports de l’Aire urbaine (AUTAU) regrette que la décision ait été prise « sans que les associations d’usagers n’aient été contactées », indique-t-elle dans un mail.
« Il semble qu’un problème de sécurité (adaptation matériels/quais) oblige la SNCF à interdire l’accès (du moins avec la série d’engins moteur X 73 500) aux voyageurs en fauteuil roulant », s’étonne l’association dans un communiqué de presse, adressé ce mardi. Une information confirmée par Michel Neugnot, vice-président du conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, en charge des transport.
"Regrettable"
« Il y a deux fois plus de matériel accidenté que l’an dernier, à la même époque », replace l’élu. « Pour avoir une desserte 100 % assurée », ajoute-t-il, du matériel roulant diesel est mis à disposition par la SNCF. Des trains monorail X73500 sont donc venus renforcer la flotte de la ligne pour assurer son service et limiter les suppressions de circulation. « La Région a fait le choix de trains diesel plutôt que pas de train », défend Michel Neugnot. « On nous reprochait de ne pas assurer l’offre nominale », complète-t-il.
Mais l’utilisation, par moment, de ce type de train, limite l’accès aux fauteuils roulants ou aux poussettes. Une situation qui indigne les usagers, qui ont alerté la ligue des droits de l’homme. « Comment accepter qu’un service public puisse organiser une telle iniquité et générer une atteinte au droit à la mobilité pour toutes les personnes handicapées, invalides, en poussettes », écrit l’association dans son communiqué. Dans ce train, les fauteuils risquent de se coincer, car ils ne peuvent pas se retourner. Michel Neugnot indique que des taxis peuvent être mis à disposition des usagers, en appelant le numéro indiqué sur l’affiche. Le vice-président déplore une situation « regrettable ». La situation ne concerne toutefois que quelques trains précise la SNCF et la situation normale sera retrouvée rapidement dès début janvier 2024.
« Soyons sérieux, cette ligne cumule déjà tellement de handicaps (des tarifs prohibitifs comparés à ceux du bus, des horaires inadaptés aux besoins des usagers, une rupture de charge pénalisante à la Gare TGV) qu’était-il besoin de lui tirer une balle de plus dans le pied ? » termine l’association des usagers, qui attend « une réelle prise en compte des besoins des usagers des transport » dans le Nord Franche-Comté.