Cela fait presque un an que les habitants du pays de Montbéliard s’habituent aux poubelles jaunes, nouveau système de tri généralisé à l’Agglomération voté le 10 mars 2022 par les élus du conseil communautaire. En cette fin novembre, 45 000 foyers ont reçu ou vont recevoir, entre le 27 novembre et le 8 décembre, une facturation à blanc de cette première année de transition. Car la mise en place des poubelles jaunes a été accompagnée de la mise en place d’une taxe incitative dite redevance d’enlèvement des ordures ménagères incitatives (REOMI) qui a permis d’uniformiser le mode de financement dans l’Agglomération. Elle doit permettre de réduire la quantité d’ordures ménagères incinérées très largement : autour de 30%. En 2021, les habitants de l’agglo de Montbéliard produisaient 237 kg de déchets à incinérer par an. En 2022, ce volume est passé à 215 kg. L’objectif est de descendre à 150kg/an/habitants. Le tri doit permettre d’y tendre. « Nous ne pouvons plus faire comme si de rien n’était. Entre 2017 et 2025, l’enfouissement des déchets passera de 17 euros à 65 euros. Cela donne à repenser la manière de faire », avait exposé Daniel Granjon, présentateur du projet et vice-président de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), le 10 mars 2022.
À partir du 1er janvier 2024, les habitants du pays de Montbéliard vont payer cette redevance, qui sera composée d’une part fixe de 70%, relative à la taille du bac. Ainsi qu’une part variable de 30%. Le montant final tiendra compte du nombre de levées de la poubelles des ordures ménagères. Au-delà d’une levée par mois (part fixe), le service sera facturé (part variable). Les premières factures arriveront au second trimestre 2024. Elle remplacera tous les dispositifs existants : la TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères), ainsi que la REOM (Redevance d’Enlèvement des Ordures Ménagères). Cette taxe lissée sur toute l’agglomération couvrir la totalité des dépenses liées à la gestion des déchets (ordures ménagères, déchets recyclables, biodéchets, déchetteries, etc) pour la collecte et le traitement.
Alors pourquoi une facturation à blanc ? Elle permettra de faire les derniers réglages pour être opérationnelles au 1er janvier. Elle permet surtout d’évaluer le coût du service, avec un paiement au nombre de levées. Pour l’habitat collectif, c’est au bailleur que sera envoyée la facture. Sur celle-ci, chaque foyer retrouvera un identifiant et un mot de passe qui permettra de se connecter à un portail usager pour suivre sa consommation. Il sera aussi possible de consulter le nombre de levées moyens dans sa rue, ou de retrouver les horaires des tournées.
Une baisse importante déjà en 2023
En 2023, année test des poubelles jaunes, Daniel Granjon, vice-président de PMA. en charge des déchets, relate une baisse de 20% des déchets réceptionnés à l’usine d’incinération par rapport à 2022. L’objectif est d’arriver à 30% de réduction d’ordures ménagères. « Je ne suis pas inquiet pour ce qu’il reste à aller chercher. Cela va bien se passer car il est beaucoup plus facile de trier aujourd’hui .» Sa seule crainte reste les grands ensembles d’immeubles. « J’ai fait le constat qu’à certains endroits, le bac jaune est encore utilisé comme un bac d’ordures ménagères.» Il va falloir encore sensibiliser et travailler avec les logeurs. « Lorsqu’il y aura 12 levées ou moins, il n’y aura pas de problèmes. Au-delà, l’addition va grimper…», expose-t-il.