Alors qu’un projet de déménagement est engagé pour la SPA de Belfort à Danjoutin, l’équipe associative, composée de 7 salariés (4,5 équivalent temps plein), craint pour la survie de l’Arche de Noé. Dans les deux dernières années, elle a vu baisser les dons et les legs. S’ils sont toujours aussi nombreux, les sommes sont bien moins conséquentes. « Nous sommes face à une véritable dégradation », alarme Michel Mouhat, président de la SPA. « Avant, nous avons déjà eu des périodes de creux, mais les legs et dons revenaient toujours. Ce n’est plus le cas. Le système avec lequel nous fonctionnions est en train de devenir obsolète.Les dons ont fortement baissé avec le marasme économique actuel. »
Aujourd’hui, il manque 100 000 euros par an à la société protectrice des animaux pour fonctionner normalement sur un budget de fonctionnement de 320 000 euros. Le budget repose sur trois données : l’une de la ville de 30 000 euros, l’autre du département de 10 000 euros. Ce qui représente 12% du budget. La troisième donnée : ce sont les legs et dons. 88% du budget de fonctionnement.
En parallèle, les coûts explosent. Les charges de personnel pour commencer. Encore plus évocateur : les frais de vétérinaire, qui sont passés de 64 000 euros l’année dernière à 120 000 euros cette année. « Les frais de nourriture ont aussi explosé, ils ont été multipliés par cinq », explique le président. Sans compter toutes les charges fixes. Les recettes sont passées de 332 246 euros à 252 664 euros entre l’exercice 2021/2022 et 2022/2023. Les dons, eux, ont baissé d’environ 14 000 euros et les legs de plus de 16 000 euros sur la même période.
Faire des choix
« Nous pourrions faire le choix de ne pas réagir, de réduire simplement la voilure de personnel et d’animaux, mais nous aimons les animaux. L’hypothèse ne nous séduit pas », expose Michel Mouhat. Cela impliquerait des choix : laisser de côté des chiens et chats abandonnés. « C’est inimaginable », confie-t-il.
Aujourd’hui, la SPA est déjà contrainte de réduire la voilure pour d’autres raisons. Avec de plus en plus d’abandons de chiens de races comme les American Staffordshire Terrier, les malinois, ou encore les chiens de chasse, les adoptions sont plus difficiles. Cela enraye le roulement et le rythme des adoptions.
La deuxième solution envisagée : ne rien faire et attendre le dépôt de bilan. Ce n’est pas l’idée, ni la volonté de l’association et des bénévoles. Elle attend un sursaut. Des donateurs. Du public en général. Des entreprises « qui ont pu se mobiliser par le passé ». Peut-être aussi, une hausse des subventions. Tout est espéré. « Les réserves de la SPA avoisinent 500 000 euros. Et il faut penser que chaque jour coûte environ 1 000 euros…Nous sommes sur une espérance de vie d’un an et demi, deux ans tout au plus. Après, ce sera terminé », redoute l’association.