Dispositif sans rendez-vous
Obtenir un rendez-vous médical dans le nord Franche-Comté sans médecin traitant est une épreuve. Les coups de fil peuvent s’enchaîner sans réussir à dégoter un rendez-vous avant 15 jours. « Appelez le 15 », expliquent les secrétaires des cabinets médicaux. La plupart n’osent pas. Pourtant, c’est bien ce qu’il faut faire. L’agence régionale de santé (ARS) du nord Franche-Comté explique qu’il existe un dispositif de consultations non programmés depuis 2018. En appelant le 15, les médecins régulateurs peuvent diriger vers la cinquantaine de médecins généralistes du nord Franche-Comté qui ont mis en place des créneaux pour recevoir des personnes qui ne sont pas des patients habituels.
En 2022, le dispositif a plutôt bien fonctionné : 5 200 créneaux ont été mis à disposition et 1 300 consultations ont eu lieu. Il y a même encore de la marge. « Aujourd’hui, nous devons faire avec ce que nous avons pour éviter les errances médicales. Il ne faut pas hésiter avec ce dispositif qui permet de trouver la ressource là où elle existe », explique Valérie Gantzer, directrice territoriale de l’ARS. Les pharmaciens peuvent aussi aiguiller pour prendre des rendez-vous par ce canal.
Cabinet éphémère
En parallèle, l’ARS travaille sur l’attractivité des communes pour permettre l’installation de jeunes médecins. C’est d’autant plus important qu’encore en juillet 2023, « trois médecins du Territoire de Belfort ont pris leur retraite », pointe la directrice territoriale. Pour essayer d’attirer des jeunes, l’agence régionale de santé travaille avec les collectivités pour mettre à disposition des locaux où des praticiens peuvent exercer un, deux ou trois jours par semaine. Ce sont des cabines éphémères. « On essaye de s’adapter aux besoins des jeunes qui ne veulent plus travailler en continu dans un même cabinet et surtout seuls », détaille Valérie Gantzer.
L’ARS travaille aussi avec des médecins retraités qui sont d’accord de continuer à exercer quelques jours par semaine, mais en étant déchargé de l’administratif, par exemple. Un cabinet de ce type a déjà vu le jour à Colombier-Fontaine. D’autres devraient arriver à Rougemont-Château, Bessoncourt ou encore Chèvremont.
Espace mobile de santé
« Il faut aller chercher ceux qui en ont besoin. Ce sera le rôle du maillage que l’on met en place avec plusieurs professionnels », explique Sandrine Marchetti, directrice adjointe chargée des questions de soins. Pour les personnes éloignées des systèmes de soin, issus des quartiers prioritaires, migrantes, venant d’un milieu rural, l’ARS met en place un espace mobile de santé à Delle. Un espace destiné à ce public, qui doit permettre de faire des consultations de contrôle, mais aussi de vérifier par exemple les accès aux soins, de les créer si besoin.
Sur place seront présents des spécialistes formés sur les questions d’addiction, de dépendance ou encore de santé sexuelle, détaille Delphine Marcus, chargée de mission sur la prévention et la sensibilisation. Le dispositif verra le jour à Delle le 2 octobre. Un autre centre verra le jour à Audincourt au mois de novembre, plutôt destiné aux personnes dans les quartiers prioritaires ainsi que pour les gens du voyage.