Découvrir, attirer, pérenniser
Si l’aide est bien destinée aux entreprises, les missions attribuées doivent être intéressantes pour que les jeunes puissent s’y projeter. Elles ont une caractéristique : être très ciblée pour permettre aux étudiants ou jeunes actifs de parfaire leurs compétences et leur spécialité. Par exemple, que ce soit lors d’un contrat salarié ou d’apprentissage, les jeunes seront amenés à développer des projets de décarbonation, de digitalisation, de développement de nouveaux produits, de nouveaux services ou d’une nouvelle méthode de production. Des missions que les talents pourront valoriser lors de futures embauches, à travers « un modèle académique hybride », note Laure Vieillard, directrice générale de l’École supérieure des technologies et des affaires de Belfort (l’Esta).
Pour l’occasion, l’école organisait ce lundi 5 juin une journée pour faire découvrir le dispositif aux étudiants et aux entreprises partenaires. « Le dispositif a été lancé en 2019, mais nous avions besoin d’un coup de projecteur après le Covid », témoigne le directeur régional de BPI France, Marc Auloge. Sur place, le préfet du Territoire de Belfort, Raphaël Sodini a félicité l’initiative qui doit permettre comme d’autres dispositifs mis en place (voir ici) de rendre visible les emplois sur le Territoire de Belfort, attirer les jeunes talents et s’attaquer aux difficultés de recrutement. « Nous savons que nous avons 8% de taux de chômage dans le Territoire de Belfort. Il y a encore des personnes à aller chercher et de belles opportunités à créer », ponctue le préfet.
Le dispositif, déjà utilisé dans d’autres régions, a été déployé à hauteur de 1,7 million d’euros en Bourgogne-Franche-Comté en 2022, à destination de 3 300 entreprises. Dans le Territoire de Belfort, l’aide a encore peu été utilisée. Deux entreprises qui l’ont utilisé sont venues en parler. Il s’agit de Mincatec Energy, localisée à Belfort et Becker Electronique, de Beaucourt. Pour Gaetan Gargiulo, dirigeant de Becker Electronique, trouver des dispositifs pour encourager les embauches et intégrer les jeunes aux entreprises est essentiel. « Nous manquons constamment de ressources. J’ai eu des départs de l’autre côté de la frontière et derrière, retrouver du personnel est délicat. » Pour la société Mincatec Energy, encore en phase de recherche et développement, l’aide a permis d’embaucher Florian, pour une durée de 14 mois. « Nous y aurions beaucoup plus réfléchi si nous n’avions pas eu l’aide », explique Emmanuel Bouteleux, le dirigeant. Au cours de la journée de présentation, une centaine de jeunes était conviée à rencontrer ces intervenants pour s’ouvrir des pistes, faire du réseau et pouvoir faire jouer le dispositif lors d’un possible entretien d’embauche comme une carte pour le recrutement.