Les 21 et 22 avril a eu lieu la bourse aux matériaux organisée par la chambre des métiers et de l’artisanat. Elle se tenait dans le Territoire de Belfort, plus précisément dans la communauté des Vosges du Sud et celle du Sud Territoire. Lors de la première journée, sept entreprises se sont engagées à jouer le jeu en proposant des « bons plans matériaux » aux particuliers. Neufs ou d’occasion, parfois avec de petits défauts, des matériaux n’ont pas pu être vendus. Plutôt que d’être jetés, le but de l’opération était de donner une seconde vie aux matériaux. On pouvait alors trouver des surplus divers : bois, céramique, palettes. Du mobilier, de l’électroménager, de l’outillage ou encore des éléments de cuisine ou de salle de bain.
Lors de cette opération, deux entreprises Delloises ont ouvert leurs portes. Jb Carrelage et France Fermetures. Toutes deux localisées rue Pierre-Dreyfus. Dans la première, France Fermetures, c’est Samia Jaber qui gère avec son mari Mohammad la bourse aux matériaux. Ils sont tous deux patrons de cette société de 15 employés qui conçoit de l’aluminium sur mesure, notamment pour General Electric, Alstom, ou encore Lisi à Grandvillars. Industrie, tertiaire, banque, la société travaille à la commande, et a très rarement des stocks. Pourtant, elle a mis de côté quelques pièces pour les particuliers : des stores, des volets roulants, des portes, avec des prix cassés de plus de moitié. « Les gens n’auront pas forcément le réflexe de venir chez nous car tout est sur mesure. Il faut vraiment être chanceux pour trouver la pièce qui ira parfaitement », explique en riant Samia Jaber. Elle désigne notamment six rideaux toiles qu’elle a disposés pour la bourse aux matériaux, qui n’ont finalement pas été vendus après une commande. Mais d’autres pièces étaient aussi disposées : rideaux, store électrique, solaire, il y avait de quoi faire.
De l’autre côté de la rue, ce sont deux hommes qui tiennent la bourse aux matériaux. Jonathan et Jonathan. Ouverts depuis trois ans, les deux entrepreneurs ont ouvert Jb Carrelage durant le Covid. « Un sacré timing », explique-t-il, car la période a été propice a beaucoup de travaux dans les habitations. Pour ceux qui disposent d’un stock de carrelages et parquets impressionnants, c’est l’aubaine. « Nous achetons en direction de l’Italie et l’Espagne du carrelage, des faïences, des terrasses, des pots de fleurs, des brasero en carrelage…», explique l’un des gérants qui montre du doigt sa spécialité : les plaques de carrelage grand format. Entre les découpes, les retours des gros chantiers, il lui arrive souvent d’avoir du carrelage qu’il n’arrive pas à vendre. Car les lots concernent peu de mètres carrés, à cause d’un petit défaut, etc…
Ce vendredi 21 avril, il a disposé plusieurs types de carrelage pour la bourse aux matériaux. Des carrelages neufs, mais pour peu de mètres carrés. « Cela peut toujours servir pour une petite pièce.» Pour lui, l’opération est gagnante : cela lui libère des stocks qui restent souvent plusieurs mois, et les acheteurs, eux, repartent avec des matériaux bradés. L’opération est aussi gagnante pour la chambre des métiers et de l’artisanat qui constate que cette manoeuvre est réussie pour la deuxième année consécutive, même si elle manque encore un peu d’élan. Elle a vocation à être reconduite.
France Fermetures engagée avec les jeunes en situation irrégulière
Au cours de la visite pour la bourse aux matériaux, la patronne de France Fermetures explique que l’entreprise, rachetée il y a 15 ans, est passée de 2 à 15 salariés. « Nous avons eu la chance d’avoir 30% d’expansion chaque année ». Parmi eux, plusieurs jeunes dans des situations difficiles ; décrochage scolaire, mineurs non accompagnés (MNA). Trois d’entre eux sont encore dans l’entreprise et sont désormais en CDI. « Ils étaient avant en situation irrégulière. Les trois sont arrivés en tant que MNA. Ils en voulaient. On leur a trouvé un logement et on les a aidés à régulariser leurs situations Ils sont restés travailler avec nous depuis.» William est l’un d’eux. « Maintenant, c’est notre numéro 2 dans l’entreprise. Il travaille extrêmement bien », explique Samia Jaber.