Karine Arregio décroche en riant. La choriste et co-productrice du show So Floyd met de bonne humeur à distance. Entre deux dates de zénith, elle s’arrête pour reposer sa voix, un peu. Et raconter la genèse de ce show qui souhaite rendre un hommage à Pink Floyd et qui sera de passage le 5 avril à l’Axone à Montbéliard.
Pour cela, retour en 2020. Karine Arregio et son mari sont tous deux musiciens et intermittents du spectacle. Leur cercle d’amis s’articule autour d’autres musiciens depuis une vingtaine d’années. Une troupe dont les membres sont toujours restés solidaires depuis. « Nous étions tous très occupés avant le covid. Beaucoup sont musiciens pour des groupes, d’autres étaient sur des premières parties d’artistes.» Et puis, avec le covid, tout s’est arrêté. « Avec mon conjoint, ce temps d’arrêt nous a permis de nous interroger sur ce qui nous plaisait vraiment.»
Tous deux ont un groupe de cœur : Pink Floyd. Elle, par son père, qui, les dimanches matin, aimait la réveiller en musique « quand il trouvait que je dormais un peu trop tard », raconte-t-elle. Le couple contacte l’un de ses amis, Alain Perez, guitariste de Khaled. Ils veulent profiter de ces moments à l’arrêt pour monter un spectacle en hommage au groupe de rock londonien. « Le projet lui a plu tout de suite. Il nous a dit qu’il pouvait s’éclater à la guitare sur les musiques des Floyd. Lui-même avait appris la guitare sur les musiques de Gilmour (l’un des guitaristes – ndlr).» Quelques minutes après, Laurent Begnis, ingénieur lumière, est séduit par l’idée: lui aussi a envie de profiter de ce temps pour monter un spectacle. « Pour lui, ça a été l’évidence. Mettre la guerre en lumière, c’est son truc.»
12 musiciens et des tirelires cassées plus tard
Le groupe réussit à réunir douze musiciens. « On a appelé les copains; ils ont tous dit oui à la seconde où on l’a proposé. On a cassé les tirelires et on s’est lancés, entourés de tous nos amis. C’est une belle histoire humaine », raconte Karine Arregio. Pendant plus d’un an, les musiciens s’entraînent en résidence au zénith de Toulon. Mènent l’écriture graphique, scénique, visuelle, dans les conditions réelles qu’offre ce lieu.
La tâche est loin d’être simple. C’est la première fois que le couple s’improvise producteur d’un si gros spectacle « C’est un peu fou, le travail a été…colossal », rit-elle. Neuf mois plus tard, les arrangements sont prêts, conçus par le mari de la co-productrice.
Le défi du spectacle : « Rendre le plus bel hommage à Pink Floyd, le plus fidèlement possible », explique la co-productrice. Le spectacle a été conçu comme un show best-of avec une sélection de morceaux. « En deux heures, impossible d’imaginer jouer tout leur répertoire.» Le show sera autant musical que scénique, avec un écran de six mètres avec des visuels créés pour coller à l’univers « psychédélique » des Floyd. Quatre albums ont été sélectionnés avec les musiques les plus emblématiques.
L’ambition : toucher les fans de la première heure comme les novices. Offrir une « découverte incroyable », faire redécouvrir « cette madeleine de Proust » pour d’autres.
Pour s’entraîner, le groupe est passé à deux reprises par les Arènes de Fréjus, des concerts « préparatoires » symboliques, « car les Floyd y sont passés il y a plus de cinquante ans.» Le 4 février, le groupe s’est offert sa première date officielle à Toulon. Un lieu aussi très symbolique, après avoir conçu le show dans ses murs pendant deux ans.
« C’était géant ». L’émotion s’entend dans la voix de Karine Arregio. « Parfois, on s’interroge. Savoir si on a les moyens artistiques pour un tel enjeu. Et devant ce zénith, on s’est tous dit qu’on avait fait le bon choix.» Déjà passé par Yerres, Paris, Rouen, Clermont-Ferrand, Grenoble, Saint-Etienne, le groupe s’arrêtera à Montbéliard, à l’Axone, ce 5 avril 2023.
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