La journée de mobilisation prévue le 7 mars contre le projet de réforme des retraites est prévue depuis plusieurs semaines. Elle est très attendue par les syndicats, qui ont annoncé vouloir « une France à l’arrêt » pour cette journée spéciale. Dans le nord Franche-Comté, l’intersyndicale a déjà fignolé les actions prévues pour mardi prochain. Bruno Lemerle, délégué syndical CGT Retraités, à la tête des manifestations montbéliardaises depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites annonce que la journée aura un écho « important », que ce soit dans les entreprises privées ou dans la fonction publique. « Le mouvement sera particulièrement suivi dans le corps de l’éducation nationale ». Et par les commerçants, qui soutiennent de plus en plus les mouvements de revendication, remarque-t-il. De nombreuses affiches de solidarité ont fleuri ces derniers jours sur les vitrines des magasins.
Une mobilisation dès 4h du matin
Sans donner de chiffres pour le moment, « on peut s’attendre à une mobilisation supérieure aux autres fois », estime Bruno Lemerle. Avec beaucoup plus d’actions. À Montbéliard, les mobilisations vont démarrer dès 4 h du matin à la Charmotte, d’où partent les camions-poubelles et les bus. À 4 h 30, les manifestations seront sur le rond-point de l’avenue d’Helvétie pour interpeller et convaincre les salariés de Stellantis de rejoindre la grève. A 8 h, d’autres actions « que nous n’avons pas encore rendues publiques » seront menées à Technoland. Retour sur le rond-point d’Helvétie à 12 h 30 pour la deuxième tournée, avant la manifestation prévue à 14 h 30.
A Belfort, la manifestation partira de la Maison du Peuple, puis passera par le carrefour de l’Espérance. « Cela va déjà bien bloquer et perturber la circulation », estime Eric Peultier, délégué syndical Force Ouvrière. Rendez-vous ensuite devant la préfecture, puis un sit-in se tiendra de midi à 14 h pour « bloquer le centre-ville ». Pour lui aussi, la mobilisation sera importante. « À l’union départementale, nous avons vu venir des personnes qui n’avaient jamais manifesté et voulaient se renseigner sur la manière dont se déroulent les manifestations, la grève…», relève-t-il.
Certains lycées commencent à annoncer qu’ils manifesteront à l’extérieur de l’établissement, comme le lycée Diderot de Bavilliers. « Nous avons voté à l’unanimité un rassemblement pacifique dès 7h30, le 7 mars pour échanger avec les élèves, les collègues… et les informer sur la réforme des retraites qui se prépare », écrit par mail Vincent Jeudy, sous la casquette du syndicat Snep FSU. Benoit Guyon, représentant du syndicat enseignant FSU expose : « Dans l’éducation nationale, la période est celle des préparations de rentrée. Avec les promesses déçues et le projet de réforme des retraites, on peut s’attendre à un cocktail explosif.» Il rappelle que depuis le départ, l’engagement est « remarquable » dans le milieu enseignant avec plus de la moitié des collègues déclarés grévistes à chaque mobilisation.
Des blocages à venir dans les entreprises
« Les salariés ont compris que cela allait se jouer ce mardi 7 », explique Eric Peultier, au sujet de Stellantis. À Alstom, Eddy Cardot, délégué syndical CGT, annonce des blocages à l’intérieur du site sur les trois entités (Alstom, GE Gaz, GE Steam). « Nous sommes partis pour la journée et peut-être plus. Si les salariés veulent laisser les postes pour aller en manifestation, on suivra.» La demande de blocage est forte, raconte-t-il. « Aujourd’hui, beaucoup ne veulent plus manifester. Ils veulent rentrer dans le dur et bloquer là où ça fait mal.»
Fermetures de service
Pour le moment, seule la ville d’Audincourt a communiqué sur des fermetures de services. Mardi sera fermé l’accueil de la mairie et du CCAS. Mais aussi la médiathèque, la crèche, la halte-garderie, la crèche familiale, les services de restauration scolaire et le périscolaire. « Nous sommes conscients des désagréments que ce choix peut engendrer. Mais n’oublions jamais que tous nos acquis sociaux ont été obtenus par la lutte sociale, par les grèves, les mobilisations générales. Que ce soit la fin du travail des enfants, le repos du dimanche, le congé maternité, les congés payés, la semaine des cinq jours, la retraite à 60 ans. Alors, le 7 mars, soyons tous solidaires », explique le maire d’Audincourt, Martial Bourquin (Parti socialiste).
Transports
Le ministre des Transports, Clément Beaune, a appelé vendredi 3 mars tous les Français qui le peuvent à télétravailler. Il explique d’ailleurs que le mardi 7 mars sera « une des journées les plus difficiles qu’on ait connues« . Dans la région, un train sur 6 circulera et aucun passage n’aura lieu sur les lignes suivantes :
- Belfort – Delle
- Belfort – Vesoul – Épinal
- Besançon – Belfort
- Besançon-Morteau – La-Chaux-de-Fonds
- Besançon TGV – Besançon Viotte
- Dijon – Is-sur-Tille
- Dole – Saint-Claude
- Laroche-Migennes – Morvan
- Montchanin – Paray-le-Monial
- Nevers – Moulins
- Nevers – Lyon
Optymo a communiqué ce lundi 6 mars pour annoncer des perturbations sur les lignes 1,4,5,24,30 et 33 avec de nombreux trajets supprimés (voir ici). Dans le pays de Montbéliard, Evolity n’a pas encore communiqué ce lundi.