Une liste qui regroupe un ancien maire de gauche de Bethoncourt, un ancien élu de droite, la présidente de Vélocité, et d’autres personnes de la société civile… C’est autour de ce groupe que se présente Matthieu Guinebert, conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté et sociologue du travail, jeudi 25 septembre. Dans un communiqué, chacun des membres tire à boulet rouge sur la municipalité actuelle, et plus particulièrement sur le maire sortant, Jean André. Une campagne qui démarre frontalement.
Mathieu Guinebert estime que « Bethoncourt n’est pas condamnée au déclin. Elle mérite mieux que le fatalisme ambiant ». Installé dans la commune depuis 2021, il en voit les forces, mais aussi les faiblesses : « La baisse démographique (9 751 habitants en 1982 contre 5 308 en 2021), les problèmes financiers et le délitement associatif montrent qu’un autre avenir est nécessaire. »
Il regrette la coupure entre le vieux Bethoncourt et les quartiers de la Bouloie et de Champvallon, qui « ne permettent pas de créer une ambiance de village. Le vieux Bethoncourt devient petit à petit un lieu où l’on dort, où l’on vieillit, mais sans véritablement se sentir dans un village, tandis que le haut s’enferme progressivement dans les clichés qu’on lui attribue. Bethoncourt a besoin de cohérence générale, Bethoncourt a besoin de se connaître et de se mélanger. »
Cette situation s’inscrit dans un contexte politique tendu : depuis 2024, Jean André fait face à une majorité fragilisée, des démissions de conseillers municipaux et des accusations de gestion opaque.
Malgré une perte de certaines délégations et la formation d’une opposition structurée, le maire sortant a confirmé qu’il ne démissionnerait pas, dénonçant des manœuvres politiques et affirmant vouloir maintenir l’équilibre dans la commune.

« Climat délétère »
Autour de la tête de liste du PCF, on retrouve Alain Merlé, ex-premier adjoint, qui se considère comme un « républicain de droite attaché aux valeurs de bon sens et de tolérance ». Il dénonce « le climat délétère » du conseil municipal, tandis que le maire actuel lui reproche d’être porte-parole des conseillers démissionnaires. « Ces valeurs ont fait tellement défaut aux élus actuels que j’ai décidé dès 2022 d’engager une réflexion et une action pour un avenir bethoncourtois où les élus se respectent et où les habitants sont intéressés à la vie municipale. Le temps de la tambouille politicienne est terminé, il faut mettre un terme à la triste comédie ridicule jouée au Conseil municipal. »
Également présent, l’ancien maire de Bethoncourt de 1981 à 1995, Jean-Pierre Lehec, constate « la lente dégradation de la situation : incivilités non traitées, espaces mal entretenus, manifestations disparues, associations non soutenues et attractivité en berne. J’ai constaté aussi le climat délétère au sein du conseil municipal, les luttes individuelles et les bisbilles permanentes, et fait le constat malheureux d’une opposition démissionnaire. »
Des figures du monde associatif ou de la société civile complètent l’équipe, comme Romain Midol, ingénieur sans « engagement politique particulier », ou Odile Joannès, ex-adjointe à la voirie et présidente de Vélocité Pays de Montbéliard.
Quels projets ?
Le communiqué de presse détaille un projet où la commune est pensée comme un lieu où l’on peut « grandir, vivre et vieillir ». Le collectif souhaite créer un élu référent pour les aînés, un Conseil des Sages, des logements et activités intergénérationnels, ainsi qu’un Conseil municipal des jeunes et un local dédié aux jeunes.
« La moitié des habitants de Bethoncourt ont moins de 14 ans ou plus de 60 ans, et l’offre commerciale ainsi que l’accompagnement des seniors sont quasi inexistants », commente le groupe. Le programme veut recréer du lien entre les quartiers, à favoriser la participation citoyenne.
« Nous voulons une ville juste, vivante, accueillante et fière d’elle-même », conclut Matthieu Guinebert, affirmant la faisabilité de ses propositions et sa volonté de rompre avec « l’immobilisme de l’équipe actuelle ».