Le Trois –

Hydro : un accord trouvé, moins de postes supprimés mais « fermeture » de Belfort

Quelque 200 salariés de General Electric, à Belfort, ont gêné le départ d'une turbine à gaz, ce jeudi 24 septembre 2020, pour manifester leur colère contre le nouveau plan social qui touche Belfort, chez Hydro.

La direction de General Electric Hydro et les représentants du personnel ont signé un accord sur les mesures d’accompagnement des licenciements. 74 postes sont supprimés, contre 89 initialement. Mais le site de Belfort ferme. Et l’activité des alternateurs quitte aussi la France.

La direction de General Electric Hydro et les représentants du personnel ont signé un accord sur les mesures d’accompagnement des licenciements. 74 postes sont supprimés, contre 89 initialement. Mais le site de Belfort ferme. Et l’activité des alternateurs quitte aussi la France.

Postes sauvés. Ou moins de postes supprimés. Chacun aura son interprétation. Un plan social concernait les sites de Belfort et de Boulogne de General Electric Hydro, en France, depuis la fin de l’été. 89 postes devaient être supprimés. Ce sont finalement 74 postes qui le seront. Sur ces 15 postes, 11 concernent Belfort. Au total, 50 suppressions de postes sont actées à Belfort et 24 à Boulogne. Mais l’établissement belfortain n’est pas sauvé. « Hydro Belfort est mort et enterré », rappelle Julien Fontanive, délégué syndical CFDT. Pis, l’activité des alternateurs hydro-électrique quitte la France. L’activité est délocalisée rappelle-t-il. « Les salariés accusent le coup », confie-t-il.

La réorganisation implique le transfert de 45 postes, dont 33 depuis Belfort, vers Grenoble. Soit les salariés déménagent à Grenoble, soit ils optent pour du télétravail avec la possibilité de passer 2 jours maximum en espace de coworking, à Belfort.  

« Acceptables »

Si les représentants du personnel ont signé l’accord, c’est que les mesures d’accompagnement étaient « décentes », confie Julien Fontanive. « Elles sont acceptables », confirme la CFE-CGC. Du niveau de celles négociées à Grenoble en 2018. « La signature permet d’assurer des conditions convenables à ceux qui partent », poursuit la CFE-CGC. Mais Julien Fontanive s’étonne de l’absence de certaines mesures. Il n’est par exemple pas possible de créer une entreprise et d’avoir des formations de courtes durées. « On ne sent pas la volonté de l’entreprise à soutenir les salariés pour se tourner vers la création d’entreprise », glisse-t-il.

Les représentants du personnel confirment qu’une période de départs volontaires sera ouverte au mois de mars, jusqu’à l’été. Ensuite, elle sera proposée à Grenoble, pouvant ouvrir des possibilités de substitution. Mais le futur reste flou et les conditions de travail aussi. « On ne sait pas comment on va travailler », souffle la CFE-CGC. Certains salariés sont amenés à rester le temps de finir des projets, puis seront licenciés. Ce ne sera pas simple de « se remotiver », constate la CFE-CGC.

Marché

La direction soumettra son projet à la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direcct) d’ici mi-mars apprend-t-on auprès de General Electric. « Les discussions menées depuis le début du processus ont permis d’aboutir à un accord équilibré pour les salariés et l’entreprise, avec pour priorité de limiter autant que possible l’impact social du projet en proposant des mesures d’accompagnement ciblées pour les collaborateurs concernés », estime la direction. Julien Fontanive de préciser : « Ce qui a été signé, c’est un accord sur les mesures d’accompagnement. » Et de rappeler que les représentants du personnel ne sont pas d’accord sur les analyses du marché ni sur la justification des licenciements.

Le plan est justifié par « un contexte de marché particulièrement difficile », insiste-t-on auprès de la direction. « Hydro Solutions continue de faire face à une situation de marché complexe, qui se caractérise par une consommation d’électricité en croissance faible dans les pays matures, par la concurrence des autres énergies renouvelables, par une contraction du marché et une pression très forte sur les prix », confie une source proche de la direction. Aujourd’hui, GE vise un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars, deux fois inférieur à celui de 2011. La recherche est bien celles de « meilleures performances économiques et financières », reconnait-on. Hydro a déjà connu un important plan social, en 2017-2018 ; il n’avait alors touché que le site de Grenoble.  

Et le projet de reprise ?

Au cours du conflit social, une partie des salariés s’était engagé dans un projet de reprise de l’activité. Ils avaient mobilisé le dispositif Florange (notre article). Qui a échoué, General Electric accusant une fin de non-recevoir, au motif de la concurrence. L’ambitieux projet de départ a donc été revu à la baisse. Mais il va se lancer. Une dizaine de salariés, ex Hydro, vont créer une entreprise. « On devrait démarrer l’activité début juin au plus tard », confirme Sébastien Bruna, l’un des fondateurs de cette future entreprise de maintenance et de service sur les alternateurs hydro-électriques. Aucune négociation n’a été possible avec General Electric ; aucun document ni archive n’a donc pu être récupéré. L’entreprise va être prochainement enregistrée, ce qui va lui permettre de déposer son dossier au fonds Maugis, créé avec la pénalité de 50 millions d’euros de General Electric pour non-création des 1000 emplois. Un prochain comité est programmé en mars. Plusieurs réunions ont eu lieu avec le conseil régional. « Nous allons activer plusieurs mécanismes », détaille Sébastien Bruna : subventions ; prêts ; avances. Le business plan sera affiné mi-février. Aucune porte n’est fermée pour travailler avec General Electric à l’avenir assure Sébastien Bruna. Le géant américain pourrait se reposer sur une petite structure pour adresser certains marchés. Un lien a été tissé avec la société d’économie mixte Tandem pour que la société ait des locaux au Techn’Hom.

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