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General Electric : les ingénieurs de la branche nucléaire prêts à monter d’un ton

250 personnes se sont mobilisées ce vendredi 9 avril contre le plan social dans la branche nucléaire de General Electric à Belfort.
250 personnes ont dit non, ce vendredi 9 avril, au plan social à l'entité Thermal system Belfort (TSB), structure nucléaire de General Electric.

Nouvelle mobilisation, ce vendredi matin, de la branche nucléaire de General Electric, à Belfort, visée par un plan social de 238 suppressions de poste. 250 personnes ont manifesté, selon la police, entre les sites du géant américain, porte de la Découverte, à Belfort. Avec en ligne de mire, la date du 16 avril. Décryptage.

Nouvelle mobilisation, ce vendredi matin, de la branche nucléaire de General Electric, à Belfort, visée par un plan social de 238 suppressions de poste. 250 personnes ont manifesté, selon la police, entre les sites du géant américain, porte de la Découverte, à Belfort. Avec en ligne de mire, la date du 16 avril. Décryptage. – mis à jour le 10 avril à 08h13.

Le 15 avril est une date bascule pour l’entité Thermal Système Belfort (TSB), une entité de General Electric – un assemblier des centrales nucléaires – visée par un plan social qui menace 238 postes. Les représentants du personnel ont déposé il y a quelques semaines des contre-propositions. Des contre-propositions qui peuvent permettre de sauver 130 à 140 personnes – dans le périmètre limité aux projets neufs fixés par GE – annonce Laurent Humbert, de la CFE-CGC, aux salariés de l’entité, réunis en assemblée générale porte de la Découverte, à Belfort. « Nous avons justifié tous les postes pour être crédible », insiste Laurent Humbert, secrétaire adjoint du comité social et économique (CSE) central. D’autres marchés peuvent donc être envisagés et c’est ce que va faire le groupe d’experts mandaté par l’intersyndical, par exemple autour de la réparation des alternateurs. Selon nos informations, les nouvelles constructions nucléaires ne représentent que moins de 10 % des revenus mondiaux de Steam Power, en 2020.

Ce travail des syndicats, c’est aussi celui de montrer que l’activité charbon, qui postule à ce plan social, concerne très peu Belfort et que le plan est donc sur-dimensionné. Une donnée d’autant plus essentielle que même le Gouvernement, comme en témoigne les propos tenus par Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, dans L’Est Républicain, estime que ce plan est justifié compte tenu du retrait du charbon. “Depuis 2015, le marché mondial s’est effondré, entraînant une baisse cumulée de 85 % des GW de commandes de nouvelles centrales au charbon”, précise à cet effet une source bien informée du secteur.

Mais à Belfort, le plan condamne des projets autour des compensateurs synchrones, de la biomasse ou l’activité d’intégration complète d’une centrale nucléaire. Il fragilise son avenir. « Les contre-propositions sont là pour justifier que le charbon n’a pas d’impact », résume Laurent Humbert. Mais au-delà de convaincre la direction française et le Gouvernement, il faut convaincre la direction mondiale de General Electric.

Mobilisation le 16 avril

La direction de General Electric doit faire ses retours ce jeudi 15 avril. « On saura à quelle sauce on sera mangé, précise Laurent Santoire, de la CGT. La parlotte, c’est terminé ! » Une journée de mobilisation est déjà programmée ce vendredi 16 avril. Il invite à mobiliser le plus grand nombre. Il appelle les autres entités à rejoindre le mouvement. « Êtes-vous à aller jusqu’à la grève ? » demande-t-il à l’assemblée générale. Une très large majorité de « oui » se dégage. « La mobilisation, c’est important, interpelle Dominique Thiriet, de la CGT. Si les salariés ne suivent pas, la direction va balayer d’un revers de la manche [les contre-propositions] », précise-t-il.

Si les contre-propositions ne sont pas acceptées, « nous serons contraints d’avoir des actions plus dures », valide Laurent Humbert, « pour faire bouger les lignes ». Grèves et blocages sont étudiés. L’option juridique, en dénonçant le non-respect des accords signé en 2014 lors du rachat par General Electric de la branche énergie d’Alstom, est-t-elle également sur la table, comme dans l’entité turbines à gaz ? Le syndicat Sud Industrie, qui n’est pas présent au CSE, milite pour. Si les autres syndicats disent que c’est à l’étude, l’option n’accueille pas autant d’enthousiasme que chez les voisins. De toute manière, ce sont les salariés qui trancheront.

250 personnes se sont mobilisées ce vendredi 9 avril contre le plan social dans la branche nucléaire de General Electric à Belfort.
Salariée de General Electric Steam, à Belfort (entité TSB), arborant le masque "Belfort sort ses griffes".

C’est donc la question du moment : que vont faire les salariés si la direction continue de dérouler son plan ? C’est aussi la question que se pose l’intersyndicale. Surtout, qu’au-delà du plan social, les représentants du personnel veulent peser dans le débat autour d’un potentiel rachat. Si rachat il y a, la question est d’avoir un périmètre le plus large possible insiste Laurent Humbert. « C’est hyper important, car en fonction du périmètre, il faut garder les effectifs et les compétences », poursuit-il. André Champenois, pour sa part, rappelle les termes utilisés par les membres du cabinet d’Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée, en charge de l’industrie. Il faut que la future structure soit « autoportante ». « C’est-à-dire rentable », résume Dominique Thiriet.

La mobilisation de vendredi est donc importante. « C’est décisif », insiste Laurent Santoire. Et il faut qu’elle soit massive. « Toutes les parties prenantes qui sont ou seraient soucieuses du devenir du site et de l’avenir de Belfort sont invitées à venir le vendredi 16 avril pour échanger avec les salariés », déclare Saïd Bersy, élu CGT de l’entité Manufacturing, les ateliers nucléaire de General Electric. Partis politiques, élus, citoyens. Ils sont attendus au Techn’Hom.

« En décembre dernier, GE Steam Power a initié un processus d’information-consultation au niveau européen et dans plusieurs pays, dont la France, dans le cadre d’un projet de réorganisation lié à sa proposition de sortie du marché des nouvelles centrales à charbon, rappelle General Electric dans un communiqué de presse. En France, les discussions se poursuivent avec les représentants des employés liés à l’entité Steam Power Systems et nous souhaitons poursuivre un dialogue constructif. »

Sud évoque la piste du grand carénage

Cette hypothèse avait été évoquée au printemps 2019, au moment du plan social dans l’entité turbines à gaz, comme un pan de diversification des activités belfortaines. André Champenois, de Sud Industrie, l’évoque à nouveau, ce vendredi matin, en marge de la manifestation, en s’appuyant sur une audition de l’autorité de sureté nucléaire au Sénat, ce mercredi 7 avril. Il évoque ainsi le projet de grand carénage, qui doit amener à l’entretien de 32 réacteurs et fournir du travail jusqu’en 2031. « C’est une activité de services, mais cela peut concerner les équipes du neuf », estime André Champenois. Et selon lui, c’est une piste de diversification à envisager pour l’entité belfortaine, qui dispose des compétences d’ingénieurs et techniciens en mécanique, contrôles/commandes des procédés, de gestion de projet, nécessaire à cette mission. « L’État doit décider clairement de la politique de production d’énergie contrôlable (non-intermittente) afin de fixer une stratégie souveraine incluant notamment la recapitalisation des compétences sur notre territoire, et ce dans les 5 ans recommande l’ASN à la commission sénatoriale, glisse-t-il.  L’instant n’est pas à jeter ces porteurs de compétences dans la précarité. »

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