Le Trois –

PUB

GE : lancement d’une procédure de danger grave et imminent

Le décès de trois salariés, en juin, a encouragé la commission santé, sécurité et condition de travail de l’entité turbines à gaz de General Electric a lancé une procédure pour danger grave et imminent. Un document qu’a pu consulter Le Trois.

Le décès de trois salariés, en juin, a encouragé la commission santé, sécurité et condition de travail de l’entité turbines à gaz de General Electric à lancer une procédure pour danger grave et imminent. Un document qu’a pu consulter Le Trois. Elle a été adressée à la direction ce vendredi matin.

À l’automne 2017, des médecins de General Electric alertent la direction belfortaine « sur le climat de tension qui règne au sein de l’entreprise ». Ils constatent « des symptômes d’épuisement, d’anxiété, de troubles du sommeil, de fatigue psychique et physique ». Selon les médecins, cela entraîne des « conflits relationnels », voire de la « violence verbale ». À cette époque, près de 80 personnes étaient suivies par les médecins pour « souffrance mentale ». Le Trois révélait ce document début mai, avant l’annonce du plan social. Fin 2018, une expertise du cabinet Secafi commandée par les comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) constatait que 63 % des salariés étaient soumis à des risques psycho-sociaux forts ou très forts. En termes de charge mentale, la conduite du changement est un facteur de tension pour 71 % des répondants de cette expertise. L’avenir est quant à lui un facteur de tension pour 68 % des répondants. Malgré ces travaux, peu de réactions estime l’intersyndicale. Des éléments que Le Trois révélait également dans son enquête sur le climat de tension à General Electric, publiée le 6 mai.

3 décès en juin

Le décès de trois salariés de Bourogne (deux crises cardiaques et un accident vasculaire-cérébral) au mois de juin, quelques jours après l’annonce du plan de restructuration prévoyant la suppression de 792 emplois, a convaincu la commission santé, sécurité et condition de travail (CSSCT, anciennement CHSCT) de l’entité turbines à gaz de General Electric de lancer cette procédure constatant une situation de danger grave et imminent. Les décès n’ont pas eu lieu au travail et en dehors des heures de travail. Mais la question du lien avec le travail est clairement posée par le CSSCT. Elle s’étonne notamment du rapprochement de ces décès. « On ne peut pas laisser cela comme ça, remarque Francis Fontana, secrétaire du CSSCT central. Ce n’est pas une situation normale, donc il y a une cause. » Le CSSCT demande la mise en œuvre d’une enquête « dans les plus brefs délais ». Elle concerne « l’ensemble des postes et salariés de l’entreprise ». L’alerte de danger grave et imminent remarque également que 41 salariés ont indiqué « souffrir de troubles cardiaques en lien avec le travail ».

 

Francis Fontana relève que l’organisation du travail, régionalisée et fonctionnalisé, a entraîné le départ des managers de décision de Belfort. On n’a plus forcément de rapports directs avec sa hiérarchie. La gestion des conflits était beaucoup plus délicate. « Et en période de plan de sauvegarde de l’emploi, il y avait une accentuation du management « répressif » », constate-t-il en mettant des guillemets à répressif. Il remarque qu’en qualité de représentant du personnel élu depuis 1999, il n’a participé qu’à très peu d’entretiens préalables de licenciement au début. Mais que depuis 2013, cela s’est accéléré. Les tensions explosent plus vite. On sanctionne également plus vite. L’imminence d’un plan social, puis la révélation d’un plan massif à Belfort a accentué la tension. Des proches de la direction évoquent également un stress lié « à la situation de sous-charge ».

GE dénonce une instrumentalisation

« GE déplore l’instrumentalisation indécente qui est faite par certains syndicats des décès récents de trois de nos salariés intervenus, en dehors du temps et du lieu de travail et nous réfutons tout lien avec l’actualité de l’entreprise, réagit de son côté la direction de General Electric, dans un communiqué. L’entreprise, consciente de ses responsabilités dans le domaine de la prévention des risques psychosociaux, a mis en place depuis longtemps un dispositif spécifique de prévention. Face à l’ampleur du projet de réorganisation actuel, elle a renforcé son dispositif cette année avec notamment une présence accrue sur le terrain des équipes RH, du service de santé au travail, de salariés volontaires formés, et d’un service d’assistance psychologique. » Des mesures dont la réalité est contestée par l’intersyndicale. La direction ne dit pas en tout cas ce qu’elle envisage de faire de cette alerte.

Aujourd’hui, au-delà du plan de restructuration, le dialogue social est rompu depuis de long mois entre les représentants syndicaux et la direction. En cause : la mise en place du comité social et économique (CSE), dans le cadre des réformes liées aux ordonnances Macron. Les syndicats dénoncent une réduction des missions, notamment de prévention, des CSSCT, qui remplacent les commissions d’hygiène, sécurité et condition de travail (CHSCT). Les représentants syndicaux ont boycotté cette nouvelle instance pour ne pas cautionner cette logique, comme nous le révélions, début mai. Et l’expertise du mois de novembre s’interrogeait justement fortement sur « la politique de prévention des risques » de l’industriel.

Nos derniers articles

Peugeot Motocycles : « On ne veut pas reproduire les mêmes erreurs »

Le président de Peugeot Motocycles veut rassurer sur la suite de l’activité à Mandeure, alors que deux mois de chômage technique sont annoncés. La priorité est d’écouler les stocks. En novembre, l’activité reprendra avant un redémarrage soutenu en 2025.

Le marché automobile européen se contracte en mars, la part des électriques aussi

Les immatriculations européennes de voitures neuves ont connu leur premier repli de l'année en mars, tandis que la part de marché des automobiles électriques est restée inférieure à celle de toute l'année 2023, selon des chiffres officiels publiés jeudi.

Le designer du TGV, Jacques Cooper, est mort

Le designer du tout premier TGV, Jacques Cooper, est mort, a appris l'AFP mercredi auprès du constructeur de trains Alstom, où il a travaillé dans les années 1970 et 1980. Il restera comme l'homme qui a donné au TGV sa silhouette distinctive, avec son nez effilé et aérodynamique et sa première livrée orange, devenue mythique dans l'univers ferroviaire français.

Découvrez aussi

Accédez rapidement à une sélection d’articles locaux, proche de chez vous dans le Nord Franche-Comté

letrois articles

Soutenez Le Trois

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté! Letrois.info vous propose de l’info locale de qualité pour vous aider à comprendre les grands enjeux de la région de Belfort-Montbéliard-Héricourt, qui constitue un bassin économique et un bassin de vie au-delà des frontières administratives.

Le saviez-vous ?
Votre don est défiscalisable à hauteur de 66%.
En savoir plus

Newsletter

Recevez par email les principales
actualités du nord Franche-Comté,
ainsi que l’information « À la Une » à ne surtout pas manquer !

Vous pouvez vous désinscrire à tout moment. Pour en savoir plus, consultez la page des données personnelles

Proche de chez moi

Retrouvez les derniers articles en lien avec votre commune

Partout avec moi

Téléchargez notre application sur votre smartphone et restez informé !

Petites annonces immobilières

Toutes les annonces de nos agences partenaires

Kiosque

Retrouvez tous les hors-séries de la rédaction autour du nord Franche-Comté.
Emplois, immobilier, industrie… tous les sujets qui vous concernent !

Nouveau

Agenda

Retrouvez l’agenda des sorties, des animations, des spectacles, des expositions, des fêtes et des manifestations sportives dans le nord Franche-Comté.

PUB
Outils d’accessibilité
Rechercher

Plus de résultats...

Generic selectors
Exact matches only
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Même gratuite,
l'info a un prix

Aidez-nous à installer et développer un site d’informations en accès gratuit dans le nord Franche-Comté !

Votre don est défiscalisable à hauteur de 60% sur vos impôts