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Force ouvrière : « S’il y a l’obligation de porter un masque, ce n’est pas un bâillon »

La crise sanitaire et la crise économique redoutée mobilisent les organisations syndicales. Force ouvrière en fait partie et liste les grands dossiers : industrie, santé, éducation nationale et TPE.
Sébastien Mercier et Éric Peultier, du syndicat Force ouvrière nord Franche-Comté.

Rentrée scolaire. Mais aussi rentrée sociale. La crise sanitaire et la crise économique redoutée mobilisent les organisations syndicales. Force ouvrière en fait partie et liste les grands dossiers : industrie, santé, éducation nationale et TPE.

Rentrée scolaire. Mais aussi rentrée sociale. La crise sanitaire et la crise économique redoutée mobilisent les organisations syndicales. Force ouvrière en fait partie et liste les grands dossiers : industrie, santé, éducation nationale et TPE.

« La rentrée est placée sous le signe de l’inquiétude, déjà sanitaire, mais aussi économique et sociale », souligne Sébastien Mercier, secrétaire de l’union départementale de Force ouvrière du Territoire de Belfort, qui regroupe aussi les adhérents de la section métaux de Sochaux. « S’il y a l’obligation de porter un masque, ce n’est pas un bâillon et nous avons des choses à dire », insiste Sébastien Mercier, par ailleurs professeur d’anglais au collège de Giromagny.

Il n’y a pas que du négatif dans la bouche de Force ouvrière. Notamment vis-à-vis de l’industrie et du plan de relance. « Ce qui nous va bien dans cette littérature, appuie Éric Peultier, délégué syndical à PSA, c’est que l’on dit qu’il faut relocaliser, alors que nous disons depuis des années de ne pas délocaliser. » De son côté, Sébastien Mercier met toutefois en garde sur « les effets d’aubaine ». Il ne veut pas que ce plan soit « un cadeau aux grandes entreprises sans engagement en faveur de l’emploi ». Il pointe du doigt les abus vis-à-vis de l’activité partielle, lors de la crise sanitaire. « Il ne faut pas que ce soit un plan de relance au détriment des salaires et des conditions de travail, insiste également le professeur d’anglais. Je crains un chantage à l’emploi. » Il s’appuie pour cela sur le fleurissement d’accords de performance, où l’on diminue les RTT, où l’on ponctionne des congés. « Nous avons vu des choses ubuesques où des patrons voulaient ponctionner des congés qui n’avaient pas encore été acquis par le salariés ! »

Les TPE fragilisées

Côté opportunisme, Force ouvrière met en garde sur le télé-travail et invite à avoir un accord national. « Il ne faut pas que la covid-19 ne serve de prétexte à la destruction des relations de travail », prévient Sébastien Mercier. Les militants réclament des garanties sur le respect de la vie privée, l’utilisation de ses équipements, le droit à la déconnexion, une réflexion sur la cybersécurité… « Faut cadrer le télé-travail. Nous ne sommes pas là pour l’empêcher », insiste Éric Peultier.

Éric Peultier, comme de nombreuses voix depuis plusieurs mois, appelle à ne pas rater le train de l’hydrogène, mais surtout celui de la formation des salariés aux nouvelles technologies (électrique, hydrogène, 4.0). Les sujets d’inquiétude ne manquent cependant pas dans l’industrie, notamment la concrétisation du projet Sochaux 2022. Si certains s’inquiètent du passage en mono-flux de l’usine, conduisant à une production moins diversifiée, Éric Peultier soulève surtout que l’usine « va faire moins de voitures sur l’outil de production ». Il y aura des pertes « inexorables », de postes de travail, regrette-t-il.

Dans ce contexte économique, Force ouvrière place aussi le curseur sur les très petites entreprises. « Elles subissent de plein fouet la crise sanitaire », insiste Sébastien Mercier. La mise en place des protocoles et le recueil des informations ne sont pas toujours simple pour les entrepreneurs et les salariés ; et les communications dans l’entreprise ne sont pas forcément instituées. « Les salariés des TPE ont le droit d’être accompagnés. Qu’ils n’hésitent pas à venir nous voir », invite Force ouvrière.

« Le système est au bout »

Force ouvrière a signé le Ségur de la santé. Mais prévient : « C’est une étape. » Il y a eu une augmentation du point d’indice. Par contre, Force ouvrière attend des créations de lits. Elle attend aussi la suppression de la tarification à l’activité. Mais surtout appelle à une considération globale des soignants. L’augmentation ne concerne que le secteur public. Pas le privé. Et les primes aux aides à domicile ne sont pas attribuées dans tous les départements. « Le système est au bout », interpelle Sébastien Mercier, qui dénonce les conditions de travail et le manque d’attractivité de ces métiers. « On ne les rassure pas en applaudissant au balcon. On les soutient quand on se mobilise avec eux », insiste-t-il. Le son de cloche de la santé résonne aussi dans l’Éducation nationale. « Le personnel est mis à rude épreuve », regrette le secrétaire départemental de FO. Beaucoup de doutes, d’inquiétudes et de flous persistent quant à cette rentrée. « Comment enseigner dans de bonnes conditions », questionne-t-il. Il regrette aussi les inégalités face à la distribution de masques. Telle territoire le fait. Tel autre, non. « C’est à l’État de le faire, estime Sébastien Mercier. La République est Une et indivisible. » Puis de remarquer : « L’institution se déresponsabilise. » Ce qui entraîne, selon lui, une « culpabilisation » des enseignants.

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