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Depuis Plancher-Bas, Romain Chatton s’organise pour traverser l’Atlantique en voilier

Romain Chatton attend de trouver des sponsors pour pouvoir se lancer dans la course.l | ©Le Trois - EC ​
Romain Chatton, 52 ans, vit à Plancher-Bas. En 2017, après un infarctus, il se lance le défi de traverser l’Atlantique à la voile, en solo. Il y a deux mois, il a passé un cap. L'achat du bâteau pour accomplir ce défi. Pour la deuxième fois, il vient raconter son projet, ses avancées, ses déceptions. Rencontre.

Vêtu d’une veste grise floquée de son numéro de bateau, le 391, Romain Chatton, une tasse de café fumante entre les mains, vient raconter la suite de son histoire ce mercredi 1er février. Lors d’une première rencontre en juin 2021, il racontait comment, après un infarctus en 2017, à 46 ans, il s’était lancé le défi de participer à une compétition de voile à travers l’Atlantique nommée la « mini-transat ». Une compétition de 7 500 km en solo, qui s’effectue tous les deux ans, au départ des Sables d’Olonne, avec une escale à Santa Cruz de La Palma, aux Canaries, puis une arrivée à Saint-François, en Guadeloupe.

Au bord du Malsaucy, il y a un an et demi, tout était déjà prêt. Le programme, le prévisionnel du budget (83 000 euros), la vision du bateau parfait, la volonté, forte, de trouver des sponsors. Il sourit quand il y repense en ce 1er février. Ce bateau, il l’a acheté en décembre 2022. Justement, pour essayer de motiver les sponsors potentiels. « D’autres skippers, avec qui j’ai fait un stage de survie, m’ont fait comprendre que sans bateau, je n’arriverais pas à trouver de sponsors. Il fallait un élément concret pour prouver que je ne suis pas fou.» 

Un bateau qui a une histoire forte, acheté grâce au mécénat. « C’est un bateau qui a déjà fait une transatlantique », explique-t-il. Construit par Patrick Morvan, skipper connu pour avoir participé à la Route du rhum à quatre reprises, le bateau de 21 ans a encore de belles heures devant lui. « Je serai peut-être derrière, à certains moments sur les courses, mais je suis sûr que je peux être performant, voire aux avant-postes à certains moments. Ce bateau a une histoire, il a été un laboratoire de recherches pour ce skipper. » Ce qui lui donne du courage, c’est de pouvoir prouver qu’il n’est pas juste un « farfelu ou un doux rêveur », comme il a pu l’entendre parfois. Il ne se sent pas toujours pris au sérieux. 

Promouvoir le sport santé

Des entreprises, des collectivités, il en a démarchées plus de 700 pour suivre son projet. En tout, il a besoin d’environ 65 000 euros sur trois ans pour financer les déplacements, les courses pour se qualifier, la mini-transat, le rapatriement à la fin depuis la Guadeloupe, mais aussi les petites rénovations du bateau qui seront nécessaires au fur et à mesure.

Il n’a eu que des réponses négatives. Quand il en a eues… Il espérait, pourtant, que son projet puisse fédérer. Pour montrer que l’on peut faire du sport malgré des accidents de la vie. Malgré les maladies chroniques, alors que lui-même est atteint de diabète. Qu’on peut faire de la voile, même en étant à plus de 600 kilomètres de la mer. « Qui va bien vouloir miser sur ce projet ? », expose-t-il. Il est déçu, un peu amer. Certains veulent bien s’investir, mais seulement via du mécénat. Car ce type de dons est défiscalisable. Mais dès qu’il évoque le sponsoring, les potentiels intéressés rebroussent chemin. « Je n’ai même pas le temps d’expliquer les bénéfices qu’ils pourraient en tirer que l’on me dit déjà non.» 

Il n’est pas démotivé pour autant. Toujours sur les routes, il repart à Saint-Malo d’ici quelques jours pour faire les premiers travaux sur son bateau. Un bateau qu’il mettra à l’eau au printemps, pour démarrer les premières courses. En Italie, à Gêne, peut-être. Ou peut-être à Lorient. Les deux courses sont au même moment. Il ne veut plus perdre de temps. Il s’imaginait il y a un an et demi participer à la transatlantique en septembre 2023. Il fera finalement celle de 2025. Mais pour cela, il doit d’abord se qualifier. « Il faut participer à plusieurs courses et accumuler un certain nombre de points. » 

Deux ans pour se qualifier

Cette qualification pourrait être bouclée en un an, s’il n’avait pas d’emploi à côté. Mais Romain Chatton est aussi coordinateur d’une mission de l’Education Nationale contre le décrochage scolaire. S’il avait plus de budget, il pourrait envisager un mi-temps. Mais pour le moment, il reste pragmatique. Il réalisera des courses sur deux ans pour se qualifier pour l’édition prochaine. 

 Il a parfois pensé à renoncer, confie-t-il. « Mais j’étais déjà trop impliqué. J’avais déjà beaucoup donné.» Il n’est plus qu’à un pas d’accomplir cette course. La motivation, la santé, le bateau… Tout est là. « Malheureusement, dans le nord Franche-Comté, personne ne voit l’intérêt d’un bateau dans les courses au large. Personne ne s’y intéresse. Et pourtant, il y a tout une histoire derrière cela », sourit-il.

« Il n’y a jamais eu aucun skipper dans le nord Franche-Comté; ce serait une première », complète Romain Chatton. Venir en parler dans la presse, c’est un peu un appel du pied pour ne pas devoir laisser tomber sa « belle histoire ». Et porter celle de tout ceux qui voudront un jour s’investir malgré un handicap, une maladie. 

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