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Covid-19 : « Une aggravation de la situation », selon l’hôpital Nord-Franche-Comté

Une infirmière en unité covid-19 à l'hôpital Nord-Franche-Comté. Elle se prépare à entrer dans la chambre d'un patient.

Depuis ce mardi 27 octobre, l’hôpital Nord-Franche-Comté a réactivé son plan Blanc, lui permettant de prendre des mesures pour faire face à une situation sanitaire qui s’aggrave. En quelques jours, le nombre de patients accueillis a bondi. Les visites vont être filtrées. La marche normal des activités va être adaptée pour répondre à ce nouvel afflux.

Depuis ce mardi 27 octobre, l’hôpital Nord-Franche-Comté a réactivé son plan Blanc, lui permettant de prendre des mesures pour faire face à une situation sanitaire qui s’aggrave. En quelques jours, le nombre de patients accueillis a bondi. Les visites vont être filtrées. La marche normale des activités va être adaptée pour répondre à ce nouvel afflux.– mis à jour le 27 octobre à 20h41.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Et sont suffisamment inquiétants pour les semaines qui viennent. Le 15 octobre, 15 patients covid-19 étaient pris en charge à l’hôpital Nord-Franche-Comté. Douze jours plus tard, ils sont 50, dont 13 en réanimation. Et le rythme des arrivées est très inquiétant. Ces derniers jours, le solde quotidien de patients supplémentaires – c’est-à-dire le nombre de nouveaux patients moins le nombre de patients guéris qui quittent l’établissement hospitalier – s’établit à 5 voire 6 patients.

En quelques jours, le taux d’incidence est passé de 88 à 178,4 pour 100 000 habitants dans le Territoire de Belfort. « Nous assistons, depuis quelques jours, à une aggravation réelle de la situation », confirme Pascal Mathis, directeur général de l’hôpital Nord-Franche-Comté. Pour répondre à cette situation, l’hôpital Nord-Franche-Comté doit s’adapter. S’adapter, alors que le taux d’occupation de l’établissement est déjà « élevé » en cette période automnale. L’activité des urgences est « soutenue », relève également Pascal Mathis.

Pascal Mathis, directeur de l'hôpital Nord-Franche-Comté, et la docteure Anne-Sophie Dupond, présidente de la commission médicale d'établissement (©Le Trois – TQ).

Retour du plan Blanc

Aujourd’hui, le service d’infectiologie, de 32 lits, est totalement dédié aux patients covid-19. 32 lits supplémentaires viennent d’être accordés pour répondre aux besoins, passant la capacité d’accueil à 64 lits pour les patients covid-19. Et d’ici la fin de semaine, 3 unités d’hospitalisation ordinaire, soit 96 lits, sont déjà identifiées pour faire face à l’afflux qui s’annonce. En parallèle, une montée en charge est programmée en service de réanimation, par module de 5. Aujourd’hui, 25 lits de réanimation peuvent être mobilisés pour des patients covid-19 ; le maximum de l’établissement serait de 40 lits.

Pour faire face, l’hôpital Nord-Franche-Comté a déclenché son plan Blanc ; lors de la 1re vague, il avait été actif du 13 mars au 1er juillet. Ces mesures visent « à organiser l’établissement dans les meilleures dispositions possibles », indique Pascal Mathis. « C’est pour faire face à des évènements d’exception et pour prendre des mesures qui assurent la bonne organisation des soins », détaille-t-il. Des réorganisations internes sont déjà opérées pour affecter des agents là où il y en a besoin. Le plan Blanc permet aussi de faire appel aux personnels au-delà du temps légal de travail. Les congés annuels pourront être revus si la situation l’exige.

« Stress, fatigue », la CGT inquiète

Ce lundi, la CGT de l’hôpital Nord-Franche-Comté mettait en garde contre « un fort absentéisme ». Et tirait la sonnette d’alarme face aux « conditions de travail insupportables ». Elle craint que les agents « ne support[ent] pas la deuxième vague de covid-19 qui s’annonce importante ».
La CGT prévenait aussi du danger des mobilités entre services, « du jour au lendemain » avec de plus en plus « d’alternance jour/nuit ». « Cela engendre du stress, de la fatigue, de la démotivation et des burn-out », prévient la CGT.
« Nous sommes dans une situation normale au regard de l’absentéisme », relève Pascal Mathis. Sur les efforts demandés aux agents, il partage « cette inquiétude » de la CGT. « Ce que nous pouvons redouter, poursuit le directeur général, ce sont des professionnels contaminés, ce qui auraient des effets néfastes sur le présentéisme. » Aujourd’hui, l’établissement n’est pas confronté à cette « difficulté ».
Selon la docteure Dupond, les agents, ayant connu la première vague, sont très sensibles au respect des gestes barrières.

« Quand 90 lits vont pour les covid-19, ce sont 90 lits en moins pour les prises en charge habituelles », rappelle la docteure Anne-Sophie Dupond, présidente de la commission médicale d’établissement. C’est une autre conséquence de cet afflux. « Nous n’allons pas être en capacité d’assurer toutes les activités », poursuit-elle. Si toutes les urgences et les activités aujourd’hui programmées seront assurées, une demande de priorisation a été adressée à tous les services pour les activités non-urgentes. Et de prévenir : « On ne vient aux urgences qu’en cas de pathologies urgentes. » Les consultations sont pour le moment maintenues et la priorité est mise sur la chirurgie ambulatoire. Et on pourra faire appel à de la « télémédecine » si besoin, glisse Pascal Mathis.

Les entrées seront de nouveau filtrées à l’intérieur de l’hôpital et les visites seront limitées et encadrées dans les jours qui viennent. « Pour réduire significativement les flux de circulation », insiste le directeur général.

« Restez loin les uns des autres »

« Aujourd’hui, nous observons les effets de l’absence de distanciation sociale, appuie la présidente de la commission médicale d’établissement. Il faut rester loin les uns des autres. » Si la connaissance de la maladie « s’est un peu améliorée », note la docteur Anne-Sophie Dupond, il n’y a toujours pas de traitement efficace. Et le profil des patients est le même qu’au printemps. Le respect des gestes barrières est donc le meilleur des remèdes pour limiter la circulation du virus et diminuer la pression sur les hôpitaux. 

« L’énergie déployée [par les agents] est énorme. Elle ne pourra pas être dépensée des mois et des mois », rappelle la docteure Anne-Sophie Dupond, comme pour demander à la population de l’aider en respectant strictement les messages de prévention. Surtout, les agents ont déjà dépensé une énergie importante au printemps, lors de la première vague. L’épuisement est déjà là.

D’autres mesures, plus fortes, pourraient être activées si l’afflux continuait à croître. Si aujourd’hui, l’hôpital Nord-Franche-Comté réagit à effectif constant, le déploiement de lits supplémentaires, notamment en réanimation, impliquerait des besoins de renforts extérieurs. La clinique de La Miotte pourrait aussi aider l’hôpital si besoin. Concernant le matériel, les stocks ont été reconstitués cet été. Il n’y a pas de difficultés pour le moment sur cet approvisionnement si on se projette à deux mois.

Depuis plusieurs semaines, les praticiens de l’hôpital Nord-Franche-Comté mettent en garde contre cette marée montante. Elle est en train de déferler. Et Marie-Hélène, du service maladie infectieuse, transformé intégralement en unité covid-19, de rappeler :  « Protégez-vous. Protégez vos proches. Et limitez vos contacts. » On a envie de l’aider.

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