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Covid-19 : l’hôpital Nord-Franche-Comté soigne par Plaquenil les cas les plus graves [vidéo]

Depuis plusieurs jours, un débat anime la prise en charge des patients atteint par le coronavirus Covid-19. Un débat lié au protocole déployé par le Pr Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille, utilisant l’hydroxychloroquine (vendue sous le nom de Plaquenil) pour tous les patients identifiés.

Depuis plusieurs jours, un débat anime la prise en charge des patients atteints par le coronavirus Covid-19. Un débat lié au protocole déployé par le Pr Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille, utilisant l’hydroxychloroquine (vendue sous le nom de Plaquenil) pour tous les patients identifiés. L’hôpital Nord-Franche-Comté opte pour ce protocole, mais pour les cas les plus graves.

C’est le propre des périodes d’incertitudes. Celle que nous traversons ne fait pas exception. Depuis plusieurs jours, la chloroquine anime la sphère médiatique. Et suscite autant l’espoir que le rejet. Doit-on oui ou non utiliser cet antipaludique pour soigner les patients atteints du coronavirus Covid-19 ? C’est le choix fait par l’équipe dirigée par le Pr Didier Raoult, de l’institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection de Marseille. Le personnage lui-même génère autant adhésions que rejets. Des élus, notamment du parti Les Républicains, appuient cette idée. Dans le monde scientifique, ce choix est pourtant loin de faire l’unanimité, même si le médicament est testé en Europe. Ce mardi midi, Didier Raoult a même claqué la porte du conseil scientifique réuni autour d’Emmanuel Macron, a annoncé Les Échos.

On apprend ce mardi que l’hôpital Nord-Franche-Comté utilise ce médicament. Il « applique les recommandations officielles et les recommandations scientifiques actuelles », précise l’établissement dans un communiqué, après avoir été questionné sur cette réalité. L’établissement « traite par Plaquenil (Hydroxychloroquine) les patients atteints du COVID 19 avec présence de signes de gravité (notamment si une oxygénothérapie devient nécessaire pour un patient) », poursuit l’hôpital Nord-Franche-Comté dans son communiqué. Le docteur Gendrin, responsable de l’unité maladies infectieuses de l’hôpital Nord-Franche-Comté, détaille le protocole, dans une vidéo transmise par l’hôpital (ci-dessous).

Décision collégiale

L’établissement du Territoire de Belfort rejoint ainsi les préconisations émises lundi soir par le ministre de la Santé, Olivier Véran. « Le Haut conseil [de santé] recommande de ne pas utiliser ce traitement, à l’exception de formes graves, hospitalières, sur décision collégiale des médecins et sous surveillance médicale stricte, notait le ministre, lors de son point presse quotidien, ce lundi soir. Enfin, le Haut conseil exclut toutes prescriptions dans la population générale ou pour des formes non sévères à ce stade, en l’absence de toutes données probantes. »

À Trévenans, le protocole n’est donc mis en place « qu’après décision collégiale », confirme le praticien. « Il n’y a pas d’utilisation systématique, confirme-t-il, en particulier pour les formes mineures. » Avant de remarquer : « On ne l’utilise que quand le bénéfice potentiel est franchement supérieur aux risques d’effets indésirables du médicament. » Le médicament, non « sans risque pour le patient », ne peut donc pas être administré « sans avis médical », insiste l’hôpital dans son communiqué.

Ce mardi 24 mars au soir, on enregistre 86 décès (14 de plus de lundi soir) liés à la pandémie du coronavirus Covid-19, en Bourgogne-Franche-Comté. Plus de 120 patients sont en réanimation et 480 personnes sont hospitalisées dans les établissements de la région.