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Covid-19: déjà 450 morts, et la crainte de départs en week-end

Les pouvoirs publics craignent des départs en week-end et mettent en garde contre cette idée. Ce sera le premier de la période de confinement. Ces dernières 24 heures, 70 décès supplémentaires ont été enregistrés.

(AFP)

Les pouvoirs publics craignent des départs en week-end et mettent en garde contre cette idée. Ce sera le premier de la période de confinement. Ces dernières 24 heures, 70 décès supplémentaires ont été enregistrés.

“Ne partez pas en week-end !” Vendredi, au terme d’une semaine ensoleillée et au “J4” d’un confinement jugé insuffisamment respecté, le gouvernement a émis des consignes de fermeté en rappelant que la France n’en est qu’au “début” de l’épidémie de coronavirus qui pèse déjà lourdement sur les services de santé. “C’est une course de vitesse engagée avec le virus, mais alors même que nous sommes au début, nous avons besoin de garder beaucoup de réactivité”, a insisté le président Emmanuel Macron en visite à la Cellule interministérielle de crise avant un nouveau Conseil de défense.

L’épidémie a causé à ce jour la mort de 450 patients (78 supplémentaires en 24 heures) et contraint à hospitaliser 5 226 malades, dont près de 1 300 en réanimation, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Près de 1 600 patients ont quitté les hôpitaux, guéris. “La moitié des patients en réanimation ont moins de 60 ans”, a rappelé le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui a prévenu, en écho à l’Organisation mondiale de la santé, que l’épidémie touche aussi de “adultes jeunes”. La région Nouvelle-Aquitaine est désormais la septième région la plus touchée – après le Grand Est, la Corse, l’Ile-de-France, les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône Alpes.

"Rien n'est calme dans nos têtes de soignants"

“Face à l’urgence et à l’ampleur de l’épidémie”, notamment en Ile-de-France, les hôpitaux de Paris (AP-HP) lancent un appel pressant aux “professionnels médicaux et paramédicaux disponibles dans les semaines à venir pour renforcer les équipes de ses 39 hôpitaux.”  “Rien n’est calme dans nos têtes de soignants… On attend la vague de patients graves en espérant que ce ne sera pas un tsunami”, écrit le Dr Laurent Thines, neurologue du CHU de Besançon dans Mediapart.

La prolongation du confinement, décrété jusqu’à fin mars au moins, “n’a pas été actée” pour le moment, selon le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner. Mais tout laisse à penser qu’elle le sera tôt ou tard comme en Italie, qui enregistre désormais le plus de décès au monde (plus de 4 000, devant la Chine). Il “est assez probable que nous soyons obligés de prolonger le confinement”, a convenu la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye. Il pourra cesser “quand le virus ne circulera plus”, a insisté dans Le Figaro Olivier Véran, le ministre de la Santé, estimant le nombre total de malades en France à 20 000 ; la majorité d’entre eux n’étant pas testés.

"Ne partez pas en week-end"

“Ne partez pas en week-end”, a insisté le Pr Jérôme Salomon vendredi soir: outre le “risque de nouveaux contacts” pendant le transport en voiture ou en train, “vous risquez de transporter sans le savoir le virus des grandes villes vers les campagnes”, ou d’arriver “dans une zone où il n’y a pas forcément d’infrastructures sanitaires capables de prendre en charge beaucoup de malades”. Après les désormais traditionnels applaudissements qui résonnent à 20 h partout en France pour remercier le personnel soignant, des Français ont organisé un apéro à leurs fenêtres pour “combattre la routine” de l’isolement.

Le numéro 2 du ministère de la Santé a encore appelé au respect des mesures barrières, du lavage de mains et de la distance minimale d’un mètre entre les individus. Christophe Castaner a prévenu que les restrictions décrétées seront appliquées “de façon plus stricte encore” avec des contrôles dans les gares (seulement 15% des trains grandes lignes circuleront) et aéroports notamment, et des amendes forfaitaires de 135 € en cas de “violation des interdictions de se déplacer hors de son domicile”. Et les lieux interdits au public se sont multipliés, des quais de Seine à Paris ou ceux de la Garonne à Bordeaux à la Promenade des Anglais à Nice : la surveillance du bord de mer est exercée par drone muni d’un haut-parleur et un couvre-feu sera imposé dans les tout prochains jours, selon l’entourage du maire.

"Organiser la production de masques"

Outre la mise en place imminente d’un hôpital militaire près de Mulhouse, la marine nationale va évacuer ce week-end des patients de Corse vers le continent. Le Pr Jérôme Salomon a pour sa part évoqué “une recrudescence des cas d’anosmie”, signalée par les ORL en lien avec le virus. Il s’agit d’une “disparition brutale de l’odorat sans obstruction nasale et qui peut survenir de façon isolée”, qui nécessite absolument d’appeler son médecin traitant pour éviter toute automédication.

Sur le sujet sensible des masques, le gouvernement a reconnu des “difficultés logistiques”, alors qu’un collectif de personnalités, dont le Pr Catherine Hill, épidémiologiste, appelle le gouvernement à “organiser la production de masques” et à “tester et isoler les personnes contaminées”. “On n’envoie pas les soldats au combat sans leur donner des casques“, écrivent-elles dans Le Parisien. “Il y a eu beaucoup de détournement, abus, vols qui ne doivent pas rester impunis, nous devons faire en sorte que les masques arrivent aux professionnels de santé”, a convenu le Pr Jérôme Salomon. Même si, selon lui, donner des masques à tout le monde serait “une fausse protection”, car c’est “compliqué” à porter convenablement. Cependant, de nombreuses professions au contact du public en réclament comme les policiers, les pompiers, les livreurs, les éboueurs ou les professionnels du bâtiment.

"État d'urgence"

Le Parlement a adopté définitivement, par un ultime vote du Sénat, le projet de loi de finances rectificative, volet financier des mesures d’urgence face à l’épidémie du coronavirus. Combiné au projet de loi d’urgence voté dans la nuit en première lecture au Sénat et qui sera examiné samedi par l’Assemblée nationale, le texte prévoit un arsenal immédiat de 45 milliards d’euros pour aider les entreprises en difficulté et financer le chômage partiel des salariés.

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a appelé les entreprises à verser une prime défiscalisée à leurs salariés, notamment à ceux qui “ont eu le courage de se rendre sur leur lieu de travail” dans les secteur essentiels (alimentation, transports…). La France s’emploie par ailleurs à organiser le retour d’environ 130 000 ressortissants bloqués à l’étranger, en général pour des vacances.

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