Pôle emploi a publié les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main d’œuvre. Globalement, un établissement sur quatre envisage de recruter en 2019 dans le nord Franche-Comté.
Pôle emploi a publié les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main d’œuvre. Globalement, un établissement sur quatre envisage de recruter en 2019 dans le nord Franche-Comté. On cherche particulièrement des candidats dans le secteur des services (voir infographie ci-dessous). Les quatre grandes données à retenir de cette enquête.
63,7 % des recrutements dans les services
Selon l’enquête sur les besoins en main d’œuvre 2019, les établissements du nord Franche-Comté envisagent de recruter. 8 520 recrutements ont été identifiés pour 2019 (630 dans le bassin d’Héricourt, 3 700 dans le bassin de Montbéliard et 4 190 dans le Territoire de Belfort), contre 8 120 en 2018, soit une hausse de près de 5 %. Cela fait de l’Aire urbaine le 3e bassin du nombre d’intentions d’embauches en Bourgogne-Franche-Comté, derrière Dijon (12 940 projets de recrutement) et Besançon (9 570). 63,7 % de ces projets (5 433) concernent des projets de recrutement du secteur des services (53 % en Bourgogne-Franche-Comté) : agents d’entretien de locaux, agents d’accueil et d’information, aides à domicile, aides-soignants… Le métier d’agent d’entretien de locaux est le plus recherché (lire l’infographie ci-dessous sur les dix métiers les plus recherchés de l’Aire urbaine), représentant 4,7 % des projets de recrutement. Les métiers de l’industrie manufacturière pèsent pour 13,8 % des projets de recrutement et ceux de la construction, 10,2 %.
7 % d’établissements recruteurs dans le bassin d’Héricourt
23,6 % des établissements du nord Franche-Comté envisagent de recruter en 2019, une donnée semblable à l’étude de 2018 (23,4 %). Toutefois, cette photo cache une réalité diverse : si 49 % des établissements du Territoire de Belfort et 43 % de ceux du bassin de Montbéliard envisagent de procéder à un recrutement, ils ne sont que 7 % dans le bassin d’Héricourt. Ce bassin ne pèse par contre que pour 7,4 % des projets de recrutement de l’ensemble de l’Aire urbaine, avec 630 projets répertoriés. Les projets de recrutement sont portés par un dynamisme du Territoire de Belfort. Les 4 190 projets envisagés représentent une hausse de 7,6 % par rapport à 2018. Si le bassin de Montbéliard enregistre 3 700 projets de recrutement, c’est aussi 1 % de moins qu’en 2018. Ils sont cinq bassins (Nevers, Avallon, Vesoul, Morteau et Montbéliard) sur vingt-sept, dans la région, à avoir une évolution du nombre de projets inférieure à + 5 %.
51,3 % des recruteurs estiment le recrutement difficile
Les recrutements sont jugés difficiles par les employeurs pour 51,3 % des projets de recrutement, contre 38,9 % en 2018. C’est particulièrement notable pour les métiers d’aides à domicile, d’aides ménagers et de travailleurs familiaux, qui font partie des métiers recherchés dans l’Aire urbaine. 94 % des projets de recrutement, au nombre de 334 pour cette catégorie, sont jugés difficiles. Cette difficulté de recrutement se note aussi pour les agents de sécurité et de surveillance ou encore les ouvriers qualifiés de la peinture et de la finition du bâtiment. Selon les employeurs sondés, 90 % de ces problèmes de recrutement seraient liés à une pénurie de candidats. Pourtant, « seulement 1,8 % de nos offres d’emplois sont annulées par manque de candidat », relève Cristelle Garcia, directrice de l’agence Pôle emploi de Montbéliard Centre. Dans la région, le délai moyen pour recruter est de 36 jours.
Affiner l’analyse
C’est devenu un temps fort de la communication de Pôle emploi. Au printemps, il publie son enquête sur les besoins en main d’œuvre. Pour cette enquête 2019, 74 900 établissements de Bourgogne-Franche-Comté ont été interrogés entre octobre et décembre 2018. 21 700 ont donné une réponse, soit 28,9 % des établissements sollicités. « Cette année, l’enquête est allée plus loin, relève Catherine Domon, directrice de l’agence Pôle emploi Europe à Belfort et de celle de Delle. Elle ne s’est pas simplement arrêtée sur les besoins, mais a aussi regardé leur nature. » L’objectif, disposer d’une analyse « permettant d’avoir une réponse personnalisée auprès du demandeur d’emploi ou de l’entreprise », complète Christelle Garcia, directrice de l’agence de Montbéliard Centre.
22 % des recrutements sont saisonniers
Si en Bourgogne, les besoins en recrutement sont mécaniquement orientés par l’activité viticole, dans le nord Franche-Comté, la tenue du festival des Eurockéennes draine aussi son lot de recrutements saisonniers. 22 % des intentions d’embauche sont ainsi liées à une activité saisonnière (25,3 % en 2018), alors que cette part est de 35 % à l’échelle de la Bourgogne-Franche-Comté. Dans l’Aire urbaine, cette dimension se repère dans les besoins pour des agents d’accueil et d’information, les assistants de communication ou encore les artistes et professeurs d’art.
Les compétences, un autre paradigme pour recruter
« L’année 2019 sera l’année des compétences », annonce Catherine Domon. Pour répondre aux besoins de recrutement et mieux accompagner les demandeurs d’emploi, l’établissement public change de paradigme et s’oriente sur la valorisation des compétences avant de mettre en avant les qualifications attachées à un diplôme. « Les conseillers travaillent de plus en plus à identifier ces compétences », poursuit-elle. « Et nous sommes plus dans les compétences à développer, embraie Christelle Garcia, pour rendre le marché de l’emploi plus accessible. » Plusieurs actions sont menées pour répondre à cette logique. On diversifie le spectre de recrutement en proposant par exemple la Méthode de recrutement par simulation (MRS), « où l’on accepte de s’affranchir des CV », relève Christelle Garcia. Le système d’exercices, définit avec les besoins de l’employeur, juge les habilités des candidats. Pôle emploi favorise aussi les immersions professionnelles. Dans le Doubs et le Territoire de Belfort, 39 conseillers sont mobilisés à l’accompagnement des entreprises dans leur projet de recrutement. « Leur travail consiste notamment à alerter l’employeur sur les exigences peut être trop contraignantes d’une offre d’emploi ou sur son manque d’attractivité », précise Christelle Garcia. 220 conseillers Pôle emploi, tout métier confondu, interviennent dans le périmètre de l’Aire urbaine.