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L’entreprise H2sys révolutionne le groupe électrogène

La start-up H2sys, lancée en 2017, est hébergée dans les locaux de la plateforme Pile à combustible, au Techn’Hom, à Belfort. Avec Boxhy, l’entreprise révolutionne le groupe électrogène.

La start-up H2sys, lancée en 2017, est hébergée à la plateforme Pile à combustible, au Techn’Hom, à Belfort. Avec Boxhy, l’entreprise révolutionne le groupe électrogène. L’électricité est produite grâce à de l’hydrogène, par l’intermédiaire d’une pile à combustible. Le produit séduit déjà, notamment les soldats du feu.

Que vous évoque aujourd’hui un groupe électrogène ? Un équipement qui fait un boucan du diable et qui rejette des fumées toxiques. C’est pour solutionner ces deux problèmes que la jeune société belfortaine H2sys a conçu le groupe électrogène Boxhy. Un groupe électrogène qui fonctionne avec un moteur électrique, alimenté grâce à de l’hydrogène, par l’intermédiaire d’une pile à combustible. Ce groupe électrogène peut avoir des applications mobiles ou stationnaires.

Non polluant, non bruyant

« Boxhy ne pollue pas, car il ne rejette que de l’eau, assure Daniel Hissel, co-fondateur de H2sys. Et surtout, il ne fait pas de bruit. » Les débouchés sont très nombreux. La start-up a notamment travaillé avec les pompiers allemands. Le groupe électrogène est en cours de certification outre-Rhin. « Pour les pompiers, les intérêts sont nombreux », relève l’entrepreneur, également connu pour être le directeur du FC Lab, à Belfort, un laboratoire qui travaille sur la pile à combustible et les développements de l’hydrogène-énergie dans des applications quotidiennes. Lorsque les soldats du feu interviennent sur un incendie, la nuit, ils coupent l’électricité. Il est donc nécessaire qu’ils amènent du courant pour mener leurs opérations. « Ils déploient alors des groupes électrogènes », remarque Daniel Hissel. Si l’équipement ne dégage pas de fumées toxiques, il peut ainsi être amené dans une bâtisse sans risque d’asphyxier le personnel.

Boxhy a alimenté un stand à l'occasion des Eurockéennes en 2019 (©H2sys)

Lorsque les pompiers interviennent sur un accident de la circulation et qu’ils souhaitent utiliser des pinces de désincarcération, ils peuvent venir au plus près du sinistre avec cet équipement non bruyant, ni polluant. Cela permet de garder un œil sur le groupe électrogène, limitant les risques de vol. Le constructeur allemand de fourgon incendie Magirus fait apparaître le groupe électrogène Boxhy dans son trailer présentant sa gamme de véhicule électrique et gaz naturel (vidéo ci-dessous).

Modulaire

Les artisans peuvent être intéressés par ce produit, car ils ne sont pas non plus obligés de le laisser à l’extérieur. Autre débouché envisagé, les tournages de films en extérieur. Pour que le bruit du moteur d’un groupe électrogène ne pollue pas la bande sonore d’une scène, il faut l’installer à plus de 200 mètres. Il faut donc des câbles pour alimenter les équipements et quelqu’un pour surveiller l’objet. Avec Boxhy, ce souci est réglé.

90 millions d’euros

La Région Bourgogne-Franche-Comté vient d’approuver une feuille de route pour le développement d’une filière liée à l’hydrogène. Cette feuille de route s’appuie sur 6 axes : faire de l’hydrogène un vecteur de la transition énergétique ; s’appuyer sur la recherche régionale ; innover et former pour développer une filière économique, en accompagnant des entreprises qui investissent (Alstom, Gaussin ou Delfingen) et d’autres qui se créent (H2sys, MaHyTec ou Rougeot énergie) ; développer les usages de l’hydrogène (trois trains seront acquis entre 2021 et 2027) ; sensibiliser et informer, notamment dans les lycées ; et la mise en route d’une gouvernance autour de l’hydrogène. 90 millions d’euros, de 2020 à 2030, sont alloués pour développer cette feuille de route.

Autre avantage, Boxhy est modulaire ; on peut en mettre plusieurs les uns à côté des autres pour développer la puissance, tout en les pilotant globalement. Théoriquement, sa durée de vie est également plus longue qu’un groupe électrogène équipé d’un moteur thermique. Son entretien est limité et il n’a pas besoin de révision régulière comme un moteur classique. « Et même s’il n’a pas servi pendant deux ans, il démarrera », sourit Daniel Hissel.

Un coût qui diminue

Des groupes électrogènes de la start-up ont déjà été utilisés aux Eurockéennes, pour alimenter en électricité des stands. À l’occasion de la Fête des Lumières, à Lyon, au mois de décembre, l’œuvre lumineuse Order 2000 d’Émilien Guesnard, installée place des Moirages, était également alimentée par un groupe électrogène Boxhy.

Aujourd’hui, ce produit est plus cher que ses concurrents thermiques, car « nous ne sommes que sur de la petite série », reconnaît Daniel Hissel. Mais les coûts de la technologie hydrogène, principalement liés à la pile à combustible et à son intégration, baissent de manière exponentielle. Avec une augmentation de la production, les coûts vont indéniablement diminuer. Donc le prix du groupe électrogène.

En 2019, H2sys a connu un très fort développement. Aujourd’hui, 40 % de son chiffre d’affaires est enregistré à l’export. « Nous sommes sur un marché international. Nous nous sommes donnés les moyens de nous positionner, en ayant des revendeurs », remarque Daniel Hissel. En 2020, la start-up devrait prendre possession de nouveaux locaux à Belfort. « Aujourd’hui, nous avons énormément de fers au feu », schématise Daniel Hissel. Les équipes planchent notamment sur un véhicule électrique qui sera déployé dans les lycées de Bourgogne-Franche-Comté et sur un programme dont l’objectif est de fournir de l’électricité à des îles qui ne sont pas connectées. Et si l’hydrogène alimentant le groupe électrogène est obtenue à partir d’électricité décarbonnée, grâce à des éoliennes ou des panneaux photovoltaïques, le cercle est totalement vertueux.

H2sys est née en 2017

Depuis plusieurs années, des chercheurs du FC Lab réfléchissent à des applications concrètes de leur travail. De par leur statut de chercheur, ils ont l’autorisation de créer une activité. Leur idée était d’avoir un retour sur l’investissement fait depuis plus de 20 ans dans l’intégration des piles à combustible et des technologies liées à l’hydrogène. L’objectif : « Créer un écosystème en région et créer de la valeur dans le territoire », insiste Daniel Hissel, le directeur du FC Lab. Mais surtout, les chercheurs souhaitent extraire la science des laboratoires et la présenter aux citoyens pour qu’ils perçoivent les applications possibles. Avant de se lancer, les chercheurs ont mené une étude de marché. Ils se sont aperçus que le groupe électrogène revenait dans les besoins. Ils l’ont donc réinventé. Le groupe de cinq chercheurs a ensuite rencontré Sébastien Faivre. Ils cherchaient une personne plus jeune pour porter cette société. C’est aujourd’hui lui le p-dg de l’entreprise. La société est donc composée de six associés et de neuf salariés. H2sys est une composante essentielle de l’écosystème de l’hydrogène dans le nord Franche-Comté. Les acteurs de la recherche et ceux des milieux économiques et politiques se rencontrent même chaque mois, dans le cadre du GTH2, un groupe de travail autour de l’hydrogène.

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